Saintes : « Le Bulletin de Mediolanum » exhume de belles histoires

En octobre, il a publié un troisième...

En octobre, il a publié un troisième volume, sous l’égide d’une association dédiée, Mediolanum, archéologie, histoire, patrimoine. Le contenu, entièrement inédit, s’appuie toujours sur des professionnels pour rendre l’histoire vivante et captivante. Romain Charrier en commente une sélection.

« Je consacre un dossier de cinq pages aux aqueducs. La SahCM a été à l’origine du classement de l’intégralité du parcours, en plus des sites déjà classés. L’inauguration de la Maison des aqueducs, à Vénérand, est l’aboutissement d’une première phase de valorisation. On espère que ça va se poursuivre sur d’autres sites. C’est un sujet que l’on étudie toujours. Au premier semestre prochain, la SahCM éditera un document de 400 pages. »

« Un autre dossier évoque les édifices de spectacle antique : l’amphithéâtre de Saintes, le théâtre de Barzan, les arènes de Thénac, l’amphithéâtre de Saint-Georges-du-Bois, qui révèle l’existence d’une cité antique méconnue au milieu de l’Aunis… Je reviens aussi sur l’hypothèse d’un hippodrome gallo-romain qui serait situé dans le vallon de la Combe, après le quartier de la Fenêtre. Elle a été soutenue en 1944 par Marcel Clouet, président de la SahCM pendant trente ans. On a quelques traces mais pas vraiment de preuves. Cela en ferait le seul de tout l’Ouest de la Gaule. »

« Le musée Lugdunum, à Lyon, a consacré une exposition temporaire à cinq personnages connus de l’Antiquité à travers toute la Gaule. L’un d’eux, Caïus Julius Rufus, est celui qui a financé l’amphithéâtre de Lyon et l’arc de Germanicus. Une partie de l’exposition était dédiée à Saintes. Le musée de Lyon a récupéré « L’inconnu de Saintes », un extraordinaire buste en marbre découvert lors de la construction de la clinique chirurgicale, rue Bernard, en 1957, qui prenait la poussière depuis 2016 dans les réserves de Lormont (Gironde). Il représente probablement un empereur, mais il manque la tête. La statue est revenue à Saintes, elle est à nouveau mise en valeur au musée archéologique. Il manque juste un grand musée pour voir tout le reste des collections… »

« L’archéologie, ce n’est pas que l’Antiquité ou le Moyen Âge. Les forts datent plutôt du XVIIe et XVIIIe. Ils commencent à souffrir, on le voit avec fort Boyard. On les croyait indestructible, ce n’est pas le cas. »

« À Champagne, un portail roman du XIIe avait été muré au XVIIIe par le curé de la paroisse. Un projet de réhabilitation a été soutenu par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) et la Fondation du patrimoine. Il a permis de retrouver les moulures et les décors sculptés qui étaient dissimulés. C’est un bel exemple d’une commune qui se donne les moyens pour mettre en valeur son patrimoine. D’autres communes ne le font pas. »