Après plus d'un an, les indemnisations des travailleurs des urgences stagnent toujours : « Des retards et une inertie inacceptables »

L'instauration de l'indemnité d'Urgence avec la loi de finances 234 du 30/12/2021 - fortement souhaitée et proposée par Anaao Assomed - mise en œuvre pour la première fois par la nouvelle Convention Collective Nationale CCNL 2019-21 (art. 79 et art. 75 alinéa 2), a représenté une petite révolution dans la rémunération des responsables médicaux des Urgences. Avec cette allocation, les médecins urgentistes sont formellement considérés comme une catégorie défavorisée, aux côtés des anesthésistes et des radiologues, qui bénéficiaient déjà respectivement de huit et quinze jours de repos biologique annuel, en plus de l'allocation de risque radiologique.
Alors que la CCNL prévoyait initialement une indemnité de 1 euro/heure brut, il convient de noter que cette valeur est purement indicative et peut être augmentée par voie de négociation complémentaire (art. 9 co. 5 lettre m) – ce qui souligne encore au niveau contractuel la justification de l’indemnité, donc la pénibilité du travail elle-même – ajustée selon le tableau. Dans la cinquième colonne du CCNL, ou réparties entre les entreprises conformément à la comparaison régionale (art. 7 co. 1 lettre j) en fonction des ressources organiques, donc des heures effectivement travaillées et surtout des ressources supplémentaires allouées au niveau national.
Le CCNL prévoit en effet la consolidation de toutes les ressources (« en tenant compte de ce qui est prévu… par la loi 197/2022 »), à la fois celles introduites par la loi 234/2021 (27 millions d’euros sur lesquels a été pesé le montant de 1 euro/heure), et les ajouts ultérieurs avec la loi budgétaire 197/2022 et le « décret-loi » DL 34/2023 converti en loi 56/2023, avec 60 millions d’euros supplémentaires, pour un total de 87 millions d’euros par an à partir du 1.1.2024. Le résultat est que la rémunération globale effectivement versée dans le chèque de paie atteint une valeur comprise entre 4 et 5 euros/heure brut (dans les Pouilles plus de 10 euros/heure), en plus des éventuels soldes restants qui seront redistribués. Une valeur de compensation plus élevée signifie une plus grande pénurie de médecins.
Malheureusement, plus d'un an après l'entrée en vigueur de la nouvelle CCNL, dans la plupart des Régions, la revalorisation économique de l'indemnité est toujours honteusement suspendue, avec des montants bloqués à 1 euro/heure brut. La Vénétie, la Lombardie, l'Émilie-Romagne, le Piémont et les Pouilles ont ajusté le montant alloué au niveau national, la Toscane s'est simplement alignée. Des régions comme la Ligurie et la Sicile paient encore 1 euro/heure. Face à la solidarité habituelle pour les désagréments subis par les médecins urgentistes et la pénurie tant vantée de spécialistes, de nombreuses Régions sont très douées et très rapides pour recruter des médecins issus de coopératives (42 millions d'euros dépensés en 2024, données ANAC), beaucoup moins pour payer à leurs propres médecins salariés ce qui leur est dû par la loi. Alors que l'État a fait sa part, le paradoxe de l'Italie est la démonstration qu'au niveau périphérique les Urgences n'ont aucun intérêt : nous avons les lois et un contrat qui établissent une indemnité, retenue illégitimement par les Régions avec le silence complice des Directions Générales des entreprises. On ne comprend pas non plus pourquoi dans certaines régions, comme l'Émilie-Romagne, on ne veut pas payer l'allocation mensuellement mais annuellement, presque comme s'il s'agissait d'une prime ou d'une sorte de quatorzième salaire, au lieu de payer mensuellement ce qui est dû en fonction des heures travaillées.
La loi de finances en vigueur a augmenté l'allocation de 15 millions d'euros supplémentaires (quand les verrons-nous ?), la portant à un total de 102 millions par an. Notre Commission avait en effet demandé une augmentation pour une raison précise : avec la modification du système de paiement des indemnités pour les certifications obligatoires de l'INAIL, il y avait eu une diminution significative de leur valeur économique d'environ 11 millions d'euros au total par an.
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