Francesco De Gregori enchante le Palais Royal de Caserte avec Avitabile et la surprise Servillo dans les stalles

par Alessandra Del Prete
La soirée d'hier au Palais Royal de Caserte n'avait rien d'ordinaire. Dans le cadre du festival « Un Belvedere da Re » (Point de vue d'un roi ), Francesco De Gregori a présenté ses chansons dans un lieu qui a déjà l'impact scénique d'une œuvre d'art. Il est monté sur scène avec l'élégance discrète qui le caractérise, laissant parler ses chansons : plus de deux heures de musique, un voyage à travers un demi-siècle d'histoire des auteurs-compositeurs-interprètes.
Le morceau d'ouverture, « Via della povertà », est presque un manifeste du fil conducteur qui unit De Gregori à Dylan et à la grande tradition folk internationale. Le rythme s'installe ensuite au rythme d'une formation généreuse et implacable : « Cercando un altro Egitto », « Atlantide », « Caldo e scuro », jusqu'à une « Caterina » qui a fait chanter le public, et une inattendue « Mannaggia alla musica », autant de perles qui rappellent l'ampleur et la diversité de son répertoire.
Le cœur du concert bat au rythme des classiques : « Pezzi di vetro », « Il signor Hood », « Piccola mela » et « Rimmel ». Et c'est là que la soirée prend une tournure particulière, lorsque De Gregori présente Enzo Avitabile sur scène. La rencontre entre les deux artistes devient magique : Avitabile entre avec « Le storie di ieri » et reste jusqu'à « Generale », enrichissant la chanson de son souffle et de son intensité. C'est un moment de véritable échange, d'amitié artistique, où les deux voix ne se chevauchent pas, mais s'amplifient mutuellement.
La seconde partie du concert propose une succession de joyaux qui ont marqué l'histoire : « The Actor's Suitcase », « Always and Forever », « Adelante Adelante », « History » et « Bufalo Bill ». Des chansons qui ont le pouvoir de transformer le présent en mémoire collective, reliant différentes générations par un même fil conducteur émotionnel.
Le final est tout en bis, et ici De Gregori ne peut se permettre que « La donna cannone », suivie de « Buonanotte fiorellino », d’abord dans une version intimiste, puis dans une version surprenante avec instruments à vent, qui emplit l’air de légèreté et de mélancolie à la fois.
Mais ce n'est pas tout : Tony Servillo , fraîchement couronné du Lion de Venise, était également présent dans le public, venu avec sa femme et sa petite-fille pour profiter de la soirée. En coulisses, il a salué d'abord Francesco De Gregori, puis Enzo Avitabile, scellant une rencontre qui ressemblait à une étreinte entre deux arts différents, unis par les mêmes racines culturelles et la même intensité expressive.
İl Denaro