Papillomavirus: un élargissement de la vaccination jusqu'à 26 ans recommandé par les autorités

Pourra-t-on bientôt se faire vacciner contre les papillomavirus jusqu'à 26 ans contre 19 aujourd'hui? C'est en tout cas la recommandation de la Haute Autorité de Santé (HAS). L'organisme sanitaire recommande l'élargissement du rattrapage de la vaccination à tous les jeunes adultes qui n’auraient pas été vaccinées à l'adolescence entre 11 et 14 ans, jusqu’à 26 ans révolus.
Jusqu'à présent, si la vaccination contre les papillomavirus n'avait pas été faite entre 11 et 14 ans, le vaccin était recommandé et pris en charge pour les personnes de 15 à 19 ans.
"On s'est aperçu que ce rattrapage était insuffisant en termes de fenêtre de temps puisque très peu de jeunes garçons et de jeunes filles se faisaient vacciner à ce moment-là", déplore Anne-Claude Crémieux, présidente de la commission technique des vaccinations à la Haute Autorité de Santé.
"On sait qu'il y a 3,6 millions de personnes entre 19 et 24 ans qui n'ont pas eu accès à cette vaccination lorsqu'ils étaient adolescents", avance-t-elle sur BFMTV.
"Et ces personnes sont à un moment de leur vie où elles sont exposées à un risque très important puisqu'on estime que le risque d'infection est maximum entre 20 et 24 ans", alerte-t-elle sur notre antenne.
La protection contre les papillomavirus est optimale lorsque le vaccin est administré le plus tôt possible. Raison pour laquelle les autorités sanitaires rappellent que "la priorité reste la poursuite de l’amélioration de la couverture vaccinale anti-HPV dans la population cible, à savoir les adolescents, filles et garçons, âgés de 11 à 14 ans.
"La recommandation essentielle reste la vaccination pendant l'adolescence mais on a bien montré, par des études que même après 19 ans, on gardé une certaine efficacité", rassure Anne-Claude Crémieux. Cette dernière rappelle que, pour les patients âgés de moins de 15 ans, la couverture vaccinale est complète par deux doses espacées de 5 à 13 mois. Pour les patients de plus de 15 ans, la HAS "continue à recommander trois doses".
En 2024, 58,4% des filles de 15 ans et 36,9% des garçons avaient reçu une première dose de vaccin, des chiffres en-deça de l'objectif de couverture vaccinale de 80% à l'horizon 2030. "Les campagnes de vaccination au collège pourraient permettre d’améliorer ces couvertures", selon la Direction générale de la Santé. Emmanuel Macron a annoncé début 2023 la mise en place d'une campagne de vaccination gratuite "généralisée" dans les collèges, à destination des élèves de 5e, pour éradiquer les papillomavirus.
Chaque année, ces infections sont à l’origine d’environ 100.000 cas de condylomes ano-génitaux, 35.000 lésions précancéreuses et 6.400 cas de cancers, dont près de la moitié sont des cancers du col de l’utérus. En 2023, 3.159 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus ont été diagnostiqués et 1.100 décès recensés.
BFM TV