Le Centre hospitalier Princesse-Grace de Monaco adopte une charte pour mieux accueillir les personnes en situation de handicap

"Le handicap est une source de discrimination dans l’accès aux soins, soit faute de bâtiment accessible ou de consultation accessible." Les mots du docteur Valérie Bernard, chef de service de médecine physique et réadaptation au CHPG, peuvent surprendre. Que même dans un lieu de soins, on ne puisse pas suffisamment prendre en charge les publics porteurs de handicap.
Elle vient, avec le groupe de travail qu’elle a mené, de publier la charte d’accueil et de prise en charge des patients en situation de handicap au CHPG. "Avec modestie, un esprit concret et beaucoup de persévérance et au-delà du symbole, une vraie volonté concrète et pratique de faire bouger les choses", précise-t-elle.
Vers l’autonomisationLa charte compte dix-sept points autour de l’accès aux soins, l’accueil, l’autonomie, le recueil de besoins, l’accompagnement des aidants, la formation des professionnels et la communication. Des adaptations, des petits gestes, des conseils pour rendre plus fluide le passage de porteurs de handicap. Toute l’équipe de l’établissement s’est engagée à suivre les préceptes.
"La première idée c’est cette charte d’engagement, confirme la directrice générale Benoîte Rousseau-de Sevelinges. Puis nous avons pensé des fiches réflexes pour nous orienter."
Ces fiches à disposition des salariés listent les bons gestes et attitudes à adopter face à différents handicaps. Une manière pour le CHPG d’officialiser son engagement pour une prise en charge plus inclusive des patients.
Une des avancées mise en place est un numéro de téléphone (97.98.82.88) qui permet à un patient qui sait qu’il aura besoin d’une assistance quand il viendra en consultation, de prévenir de son arrivée et d’avoir, le jour J, l’aide adéquate. Qui peut être un coup de main depuis l’arrivée en bus, en parking ou un fauteuil pour circuler dans les étages.
"Faciliter l’accessibilité, c’est surtout changer le regard des gens par rapport au handicap", estime Christophe Robino, conseiller de gouvernement-ministre pour les Affaires sociales et la Santé. Ne plus voir la personne comme une personne handicapée mais comme une personne pareille aux autres qui a besoin parfois d’une assistance mais qui dans un environnement adapté est capable de se débrouiller toute seule. Cette autonomisation est une chose sur laquelle on s’est beaucoup attaché. Je pense aussi que même des personnes âgées qui ont des difficultés à se déplacer pourront en bénéficier. Faciliter l’accès, c’est rendre service à tout le monde."
Nice Matin