Les saveurs de vapotage pourraient être nuisibles pour les poumons

Une étude réalisée à Québec pointe vers de possibles effets inquiétants sur les poumons et la santé respiratoire en cas de consommation de produits de vapotage comportant des saveurs.
Selon ce qu’a rapporté ULaval nouvelles, le site d’information de l’Université Laval, les chercheurs se sont intéressés aux molécules qui donnent une saveur aux liquides de vapotage, dans le but d’en documenter les effets sur les poumons.
Pour les fins de l’exercice, ils ont étudié plus spécifiquement quatre molécules que l’on retrouve fréquemment, parmi les centaines qu’il existe et qui sont également utilisés dans les aliments ou dans les parfums.
«Nous avons documenté leurs effets sur des cellules, appelées cellules dendritiques, qui jouent un rôle de sentinelles parce qu’elles sont parmi les premières à réagir à la présence de molécules inflammatoires ou pathogènes dans l’organisme», a expliqué au média universitaire le responsable de l’étude, Mathieu Morissette, professeur titulaire à l’Université Laval.
Cannelle et agrumesLors de tests avec des souris, les molécules pour les saveurs de cannelle et de citron-lime avaient la capacité d’activer ces fameuses cellules sentinelles du système immunitaire.
Ceci pourrait en retour déclencher une cascade de réactions immunitaires pouvant entraîner une inflammation des poumons.
Les résultats «supportent la possibilité qu’une exposition chronique aux aérosols de vapotage puisse progressivement déclencher la cascade immunologique responsable du développement de maladies pulmonaires sérieuses ressemblant à la pneumopathie d’hypersensibilité», peut-on lire dans l’étude.
Il n’a pas été possible de s’entretenir avec le chercheur Mathieu Morissette, vendredi.
Au média ULaval nouvelles, il a précisé qu’il ne faudrait pas conclure que les saveurs autres que la cannelle et les agrumes sont acceptables, car «les réponses à ces molécules sont très variables d'une personne à une autre».
À éviter«Si vous vous souciez de votre santé, l’idéal est évidemment de ne pas vapoter. Par contre, si vous n’arrivez pas à vous en priver, mon conseil est de ne pas prendre de chance et de vous tenir loin de toutes les saveurs», conclut-il.
L’étude est signée par une dizaine d’auteurs affiliés à la Faculté de médecine de l'Université Laval et au Centre de recherche de l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec-Université Laval.
Rappelons qu’au Québec, la vente de vapoteuse comportant une saveur ou un arôme autres que ceux du tabac est interdite, tout comme la vente de vapoteuse aux personnes mineures.
En dépit de cela, les produits aromatisés sont encore facilement accessibles, déploraient des intervenants du milieu dans les pages du Journal en octobre dernier.
Lors de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire, en 2022-2023, 16% des élèves du secondaire interrogés reconnaissaient avoir fait usage de la cigarette électronique dans les 30 jours qui précèdent.
LE Journal de Montreal