Témoignage. Cécile et sa famille passent les fêtes en voyage : « Le Noël traditionnel est parfois trop pesant »

Série : Noël autour du monde [1/3] - Lorsque certains passeront les fêtes en famille autour d’un repas de fête, d’autres préfèrent passer Noël loin des traditions, dans un autre pays, pour fuir la pression de cette période ou découvrir de nouvelles cultures. Pour éviter des situations familiales délicates, Cécile et sa famille ont déjà passé plusieurs Noël loin de leur région, l’Alsace, et espèrent recommencer.
Quand Noël approche, tout le monde ne rêve pas de repas de famille et de traditions immuables. Cécile vit en Alsace avec son mari et ses deux enfants, à 500 kilomètres de sa famille. Alors, lorsqu’il faut se retrouver pour les fêtes, ce n’est pas un simple repas partagé mais toute une organisation qui doit se mettre en place. « On part en général trois ou quatre jours pour amortir le trajet, les enfants sont surexcités, nous n’avons pas les mêmes habitudes, on marche sur les œufs car ce n’est pas facile de faire cohabiter une dizaine de personnes, on espère qu’il n’y en a pas un qui va éclater », retrace Cécile.
Pour éviter ces situations, elle a trouvé la solution : tous les trois à quatre ans, elle embarque sa famille en voyage pour passer un Noël loin des traditions. Un moyen d’échapper à la routine sans avoir à se justifier, au risque de déclencher un conflit. « Si nous décidions simplement de rester chez nous, ce serait mal vu de la part de ma famille que l’on refuse leur invitation, c’est pour ça que l’on préfère partir. J’adore ma famille, mais cette période est trop stressante, je la vis mal, Noël ne me fait pas plaisir. Tout ce brouhaha factice, je ne sais pas pourquoi on se réjouit de cette période alors qu’on est fatigués et que l’on court de partout pour trouver des cadeaux qui ne feront même pas plaisir. Je le fais parce qu’il faut le faire, mais c’est presque une contrainte culturelle. Je trouve que le Noël traditionnel est parfois trop pesant », avoue-t-elle.
« On a adoré prendre l’avion plutôt que s’enfermer pour tartiner des toasts »En 2012, la famille casse les habitudes et part fêter Noël à Paris. Elle se retrouve à réveillonner dans un restaurant proche des Champs-Élysées, avec une vue sur l’Arc de Triomphe. « Le père Noël est même passé à l’hôtel. Le lendemain, nous avons visité la capitale, fait une photo avec nos bonnets de Noël devant la tour Eiffel. C’était une parenthèse inhabituelle qui nous a beaucoup plu », se remémore-t-elle.
L’expérience est tellement concluante que quelques années après, lorsque le Noël traditionnel en famille devient trop pesant, ils repartent en 2016 pendant les fêtes, cette fois-ci dans un autre pays, en Écosse, à Édimbourg. « Ça reste l’un des voyages préférés de nos enfants, même s’ils avaient huit et 11 ans à l’époque, nous avons assisté à une lecture de contes au château, visité le paquebot de la reine qui était décoré. On a vécu quelque chose de différent. On a adoré prendre l’avion alors que tout le monde s’enfermait dans la maison pour tartiner des toasts », résume Cécile.
Même si les traditions sont bousculées, l’esprit de Noël se fait sentir en Écosse, puisque la ville se pare de décorations et tourne au ralenti le 25 décembre. La famille avait emmené un mini-sapin pour déposer les cadeaux dans la chambre d’hôtel. Elle découvre également d’autres coutumes locales, comme s’offrir des crackers, des petites papillotes avec des cadeaux à l’intérieur, ou le Boxing Day, le 26 décembre, lendemain de Noël, qui est aussi un jour férié dans les pays anglophones. Cette journée marque le coup d’envoi des soldes mais c’est aussi un jour de rencontre sportive : les habitants ont l’habitude d’aller voir une rencontre de football, de rugby ou de cricket. C’est d’ailleurs une véritable institution du championnat anglais, la Premier League.
Un couscous en terrasse le 25 décembreLes années suivantes, les plans ont été bousculés par la maladie du mari de Cécile. Mais après cette épreuve surmontée, ils se sont envolés à Noël dernier sous le soleil de Marrakech, au Maroc. « On a ressenti le besoin de s’évader, de retrouver du soleil. On a eu l’impression de vivre deux étés en une année. On a passé Noël à manger un couscous en terrasse, en short et en tee-shirt, entourés de palmiers. Le lendemain, on était sur un quad dans le désert, c’était complètement dépaysant. Ces voyages sont tous différents mais nous laissent des souvenirs intenses à chaque fois », confirme l’Alsacienne.
Cécile, son mari et ses enfants devant le palais El Badi à Marrakech, au Maroc, pays dans lequel ils ont passé les fêtes de Noël en 2024. Photo DR
Loin des traditionnelles habitudes de Noël en France, la famille ne ressent pas de manque et se sent même « privilégiée de ne pas être obligé de s’y plier ». Elle envisage même un futur Noël encore plus loin, sous les cocotiers et les pieds dans l’eau. « Lorsque nous aurons le budget et que les enfants auront fini les études, on s’imagine très bien passer un Noël à la plage à se baigner, à la Réunion ou aux Maldives », espère Cécile.
Le Progres




