L’équipe de France de rugby des moins de 20 ans battue aux portes de la finale du Mondial

La défaite est cruelle pour l’équipe de France masculine de rugby des moins de 20 ans. Dominants dans plusieurs secteurs de jeu, les Bleuets se sont inclinés face à la Nouvelle-Zélande, 34-26, en demi-finales de la Coupe du monde U20, tremplin majeur vers le haut niveau professionnel. Après une phase de poules maîtrisée avec trois victoires en trois matchs (contre l’Espagne, le Pays de Galles et l’Argentine) et 20 essais inscrits, les Français, titrés lors du Tournoi des six nations, semblaient pourtant favoris de ce duel contre les « baby Blacks ».
Mais les lauréats du dernier Rugby Championship, compétition qui oppose les redoutables nations de l’hémisphère sud, ont d’entrée de jeu imposé leur rythme sur la pelouse du stade Luigi‑Zaffanella de Viadana, près de Parme, dans le nord de l’Italie. Dès la 2e minute, Stanley Solomon profitait d’une maladroite chandelle de Luka Keletaona pour ouvrir la marque. Huit minutes plus tard, les Néo-Zélandais doublaient la mise grâce à une belle chistera de Frank Vaenuku, qui propulsait Mosese Bason dans l’en-but français. Menés 14-0, les Bleuets se révoltaient : Luka Keletoana trouvait l’espace au pied pour décaler Kalvin Gourgues, qui résistait à un plaquage pour aller inscrire le premier essai tricolore (14-7).
Dans la foulée, le capitaine toulonnais, Corentin Mézou, concluait un maul efficace en coin pour permettre aux Français de revenir à 14-12. L’ouvreur néo-zélandais Rico Simpson, impeccable au pied, redonnait trois points d’avance aux siens sur pénalité. Des Bleuets dominants territorialement, dans la possession et sur le maul se voyaient refuser un essai pour en-avant, tandis que des baby Blacks creusaient l’écart grâce à Jack Wiseman (24-12). Après une combinaison bien exécutée au sortir d’une mêlée, Fabien Brau-Boirie remettait les Français à cinq points de leur adversaire à la pause (24-19).
L’ultraréalisme des BlacksLa deuxième période démarrait sur le même rythme, pied au plancher, avec une haletante succession de turnovers sous une chaleur toujours aussi accablante (30 °C et près de 60 % d’humidité). Mais ce sera celle de la frustration pour les Bleuets : concédant trop de fautes de main dans les moments-clés, ils n’ont pas su concrétiser une possession plus importante et ont laissé beaucoup de points en route, contrairement aux baby Blacks, en jouant toutes les pénalités en touche. Impatients, rendus fébriles par les pénalités concédées, les Bleuets peinaient à trouver les solutions et faisaient du surplace face à une défense néo-zélandaise impressionnante sur sa ligne. Si l’essai libérateur de Jon Echegaray (63e) redonnait du souffle aux Français (27-26), leurs espoirs furent rapidement douchés par l’ultraréalisme de leurs adversaires.
Point d’orgue cruel d’une domination stérile, les Bleuets ont vu leurs espoirs s’effondrer sur une séquence symbolique de leurs errements : un enchaînement de pick and go parfaitement maîtrisé par les remplaçants néo-zélandais a abouti à l’essai d’Aisake Vakasiuola (68e), alors même que la France évoluait en supériorité numérique (15 contre 13 après deux cartons jaunes pour Jack Wiseman et Franck Vaenuku pour un contact tête contre tête sur une tentative de plaquage puis un hors-jeu). Le score basculait alors à 32-26 en faveur des baby Blacks, dans un moment où les Tricolores semblaient laisser passer leur chance de revenir dans la rencontre. Rico Simpson a poursuivi son sans-faute pour sceller le sort de la rencontre et envoyer son équipe en finale.
Les Blacks connaîtront leurs adversaires à l’issue de l’autre demi-finale entre l’Afrique du Sud et l’Argentine, lundi soir. La finale de la compétition est quant à elle fixée au dimanche 19 juillet à 20 h 30. Les Bleuets, eux, devront rapidement digérer la déception : ils auront une chance de décrocher une consolatrice troisième place, samedi 18 juillet, à 18 heures, sur la pelouse du stade San Michele de Calvisano, à quelques encablures de Brescia.
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