Coulibaly : «Il y aura toujours des gars qui voudront prendre ta place»
Bilal Coulibaly prend ses maux en patience. Au sens premier du terme : dimanche, à l'occasion de la venue des San Antonio Spurs, l'ailier de 21 ans a manqué le 14e match (sur 27 disputés par ses Washington Wizards) de sa troisième saison NBA pour cause de blessures, toujours différentes : pouce, mollet, oblique, cheville... C'est un pied droit meurtri trois jours plus tôt qui l'a obligé à assister au revers des siens (113-124) en civil, au côté de son compatriote Alexandre Sarr, également à l'arrêt (adducteur).
Face à cette « malchance » qui semble le poursuivre, le natif de Saint-Cloud ne se morfond pas et confie à L'Équipe qu'il espère enfin lancer sa saison dès son prochain match (à Charlotte, mardi 23 décembre). Sans imaginer qu'il a quoi que ce soit à prouver, si ce n'est à lui-même face à ce corps venu faire barrage à sa progression aux États-Unis.
« Vous venez de manquer les deux derniers matches de votre équipe et votre coach n'était pas en mesure de confirmer une date de retour : comment allez-vous et où en êtes-vous ?J'ai été touché à la cheville, mais je me sens déjà beaucoup mieux. C'est vrai que j'ai connu quelques pépins physiques depuis le début de saison, mais je pense que ça devrait le faire pour le prochain match et j'espère enfin me lancer !
Comment expliquez-vous toutes ces blessures, qui ne se ressemblent pas ?Je n'en sais rien. Je fais tout pour être prêt physiquement, je passe beaucoup de temps à la salle. Je me prépare comme il le faut. Je pense simplement que c'est de la malchance. Et ça, je ne peux pas la combattre. Ni m'attarder dessus. J'ai d'autres choses à travailler.
« Il faut savoir se battre pour rester au-dessus et ça, je le fais »
Avez-vous le sentiment d'être freiné dans votre progression ? Est-ce plus difficile à vivre au sein d'un club comme Washington qui développe beaucoup de jeunes joueurs qui pourraient finir par vous prendre votre place ?J'ai surtout l'impression que je n'ai pas encore vraiment entamé ma saison, que je n'ai pas trouvé mon rythme. Chaque fois que je reviens j'ai l'impression de pouvoir aller à fond... mais c'est vrai que j'ai souvent été blessé. J'espère que cette fois-ci, c'est la bonne. Et la concurrence ? Ça ne me fait pas peur. Elle existe depuis que je suis tout petit. Au basket, il y aura toujours des gars qui voudront prendre ta place. Il faut savoir se battre pour rester au-dessus et ça, je le fais.
Lors des matches que vous avez pu disputer, vous n'avez pas toujours réussi à performer. La faute à ce manque de rythme ?Je ne veux pas me chercher d'excuse et utiliser mes blessures pour justifier le fait d'être moins bon. Je veux être meilleur avec ou sans blessures.
« J'ai réussi à montrer pas mal de choses sur mes deux premières saisons »
Que pensez-vous des blessures qui semblent se multiplier en NBA ? Le rythme de jeu et les calendriers sont-ils en partie responsables ?Bien sûr que le calendrier joue ! Regardez les enchaînements. Mon corps a besoin de repos à un moment donné. Et je crois que là, c'est ce qu'il a exigé et obtenu (il sourit).
Vous vivez votre troisième saison NBA, souvent charnière : imaginez-vous qu'il vous faudra prouver encore plus à votre retour ?Pour en avoir parlé avec les gens du club, il n'y a pas d'impression que les blessures me font perdre du temps. J'ai réussi à montrer pas mal de choses sur mes deux premières saisons ! Les Wizards m'accompagnent chaque fois que je me blesse. Ici, on me dit que je n'ai pas à m'en faire, que j'ai montré beaucoup de belles choses et qu'on compte sur moi. Et il me reste encore deux tiers de la saison à jouer ! »
L'Équipe



