Le Sénat américain approuve un projet de loi visant à mettre fin aux coupures de courant ; le vote est transmis à la Chambre des représentants.

🔎 « Shutdown » signifie un arrêt de travail. Aux États-Unis, ce terme est utilisé pour décrire une situation où le gouvernement fédéral suspend certaines de ses activités faute d’approbation par le Congrès du budget annuel ou du financement temporaire des dépenses publiques.

La paralysie actuelle des services fédéraux est la plus longue de l'histoire des États-Unis. Elle est due à un désaccord entre républicains et démocrates au Sénat, où une majorité des trois cinquièmes est requise pour l'adoption des mesures budgétaires.

Le paquet devra maintenant passer par la Chambre des représentants, qui doit voter sur la question mercredi (12) — et enfin être envoyé au président Donald Trump pour approbation, la dernière étape pour mettre fin à la fermeture.

Aux termes de l'accord conclu au Sénat, les républicains ont accepté de tenir un vote en décembre afin d'étendre les subventions prévues par l'Affordable Care Act — une des principales priorités des démocrates dans les négociations sur le financement.

Pour l’instant, cependant, les démocrates ont renoncé à insister sur cette question comme condition au vote du projet de loi, ce qui est perçu à Washington par les analystes et certains membres du parti comme une capitulation face à la volonté de la majorité républicaine .

La résolution annule également, au moins en partie, les licenciements massifs d'employés fédéraux effectués par l'administration Trump pendant la fermeture des services gouvernementaux, et garantit le financement des prestations du Programme d'aide alimentaire supplémentaire (SNAP) pour un an.

L'accord a été négocié par deux sénatrices démocrates du New Hampshire, Maggie Hassan et Jeanne Shaheen, et Angus King, sénateur indépendant du Maine, selon Reuters. Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, principal démocrate à la Chambre des représentants, a déclaré qu'il voterait contre la mesure.

Dimanche a marqué le 40e jour de la paralysie du gouvernement américain, qui a mis à l'écart les employés fédéraux et affecté l'aide alimentaire, les parcs et les voyages, tandis qu'une pénurie de contrôleurs aériens menace de perturber les transports pendant la période chargée de Thanksgiving plus tard ce mois-ci.

Le sénateur Thom Tillis, un républicain de Caroline du Nord, a déclaré que les conséquences croissantes de la paralysie des services publics incitaient le Sénat à rechercher un accord.

« Les températures baissent, la pression atmosphérique augmente à l'extérieur, et soudain, il semble que les choses vont se mettre en place », a déclaré Tillis aux journalistes.

Si le gouvernement reste paralysé plus longtemps, la croissance économique pourrait devenir négative au quatrième trimestre, surtout si le trafic aérien ne retrouve pas son niveau normal d'ici Thanksgiving, a averti Kevin Hassett, conseiller économique de la Maison-Blanche, lors d'un entretien avec CBS. Cette fête aura lieu le 27 novembre cette année.

Des discussions ont lieu au Capitole alors que Trump fait de nouveau pression pour remplacer les subventions du régime de santé de l'Affordable Care Act (ACA) par des paiements directs aux particuliers.

Les subventions, qui ont permis de doubler le nombre de bénéficiaires de l'ACA pour atteindre 24 millions depuis 2021, sont au cœur du blocage budgétaire. Les républicains affirment qu'ils n'accepteront de traiter la question qu'après la réouverture des services gouvernementaux.

Dimanche, Trump a utilisé son réseau social Truth Social pour critiquer les subventions, les qualifiant de « manne pour les compagnies d'assurance maladie et de désastre pour le peuple américain », et a exigé que les fonds soient envoyés directement aux gens afin qu'ils puissent souscrire eux-mêmes une assurance.

« Je suis prêt à travailler avec les deux parties pour résoudre ce problème dès que le gouvernement rouvrira ses portes », a-t-il écrit.

Le secrétaire au Trésor Scott Bessent et le sénateur Lindsey Graham, un allié de Trump, ont déclaré lors d'interviews télévisées que la proposition de réforme du système de santé de Trump ne serait pas présentée avant que le Congrès n'approuve une mesure de financement du gouvernement.

« Nous ne soumettons pas cette proposition au Sénat pour le moment », a déclaré Bessent sur le plateau de l'émission This Week d'ABC. « Nous n'entamerons aucune négociation avec les démocrates tant que le gouvernement n'aura pas rouvert ses portes. »

Les Américains qui souhaitent souscrire une assurance maladie Obamacare pour 2026 vont devoir faire face à plus du double de leurs primes mensuelles, selon les experts, car les subventions créées pendant la pandémie expirent à la fin de cette année.

Les républicains ont rejeté vendredi une proposition du chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, visant à rouvrir le gouvernement en échange d'une prolongation d'un an des crédits d'impôt qui réduisent le coût des plans de l'ACA (Obamacare).

Le sénateur démocrate Adam Schiff a déclaré dimanche qu'il pensait que la proposition de Trump visait à affaiblir l'ACA et à permettre aux assureurs de refuser la couverture aux personnes souffrant de maladies préexistantes.

« Les mêmes compagnies d’assurance qu’il critique dans ces publications – il dit : “Je vais leur donner plus de pouvoir pour annuler des polices et ne pas couvrir les personnes souffrant de maladies préexistantes” », a déclaré Schiff sur ABC dans l’émission This Week.