Valence finalise le projet stratégique de lancement de son campus international des semi-conducteurs
Le projet de création d'un campus international des semi-conducteurs à Valence , visant à consolider la position de la ville comme pôle d'excellence de l'industrie des puces, est sur le point de se concrétiser. Cette initiative privilégie la formation de professionnels spécialisés et la conception de nouveaux produits microélectroniques et photoniques plutôt que la simple implantation d'installations de production à grande échelle.
Le consortium Valencia Silicon Cluster (Vasic) , qui regroupe des entreprises du secteur présentes à Valence, dont des multinationales comme Maxlinear, Osram ou Analog Devices , des universités et des centres technologiques, ainsi que la fédération de l'industrie métallurgique Femeval , prévoit d'enregistrer le projet auprès du gouvernement valencien afin que l'initiative puisse être approuvée par l'administration publique, accéder à des fonds publics et accélérer le traitement de ce dossier dans les prochains jours.
La création de ce campus des semi-conducteurs est une initiative qui se développait depuis l'annonce de plans tels que le Chip Act de l'Union européenne ou le programme espagnol Perte Chip, visant à encourager le développement de ce secteur en Europe, qui s'est avéré vital pour l'économie, comme en témoignent des cas récents tels que la crise des composants électroniques pour automobiles.
Il y a un peu plus d'un an, le gouvernement régional a lui-même parrainé cette initiative, dont le budget estimé s'élevait à environ 50 millions d'euros . Selon Mayte Bacete, présidente de Vasic et directrice de Max Linear en Espagne, le montant inscrit dans le projet, qui sera prochainement enregistré, est « considérablement » plus élevé après une analyse détaillée de l'ensemble des infrastructures prévues.
Plus précisément, la Generalitat avait alloué 100 000 euros dans son budget de cette année pour concevoir et développer cette proposition ainsi que les études préliminaires nécessaires à l’approbation de ce type d’action par le gouvernement régional et à l’étude des sites possibles dans la zone métropolitaine de Valence.
De la place pour plus d'entreprises et de startupsSelon Bacete, outre le volet formation , le projet repose sur trois autres piliers. Le premier concerne le volet industriel , impliquant les entreprises déjà implantées à Valence, mais aussi la possibilité de proposer des espaces sur le campus afin d'attirer d'autres entreprises ou de permettre à celles déjà présentes de se développer, notamment pour des laboratoires et des usines pilotes.
Une autre initiative consiste à créer des accélérateurs et des fonds de capital-risque pour les jeunes entreprises spécialisées ; de fait, une partie du réseau actuel est constituée de spin-offs créés par des scientifiques des deux universités. Dans cette optique, la mairie de Valence prévoit également de mettre en place un dispositif spécifique. La dernière initiative concerne les services de gestion du campus, ainsi que la facilitation des synergies entre entreprises et la simplification des procédures, notamment en matière de visas, afin d’attirer du personnel étranger. Par ailleurs, le secteur s’engage à renforcer ses liens avec les industries valenciennes clientes, notamment dans le domaine de l’électronique, qui pourraient ainsi anticiper leurs développements jusqu’à deux ans avant leur commercialisation en développant conjointement les puces qu’elles utilisent avec les géants du secteur.
Bacete a expliqué qu'un partenariat public-privé, avec la participation de fonds européens, est envisagé pour ce projet. Ces fonds s'ajouteraient à ceux déjà obtenus par Valence, notamment les 13,8 millions d'euros sur les 45 millions alloués au programme Perte Chip pour la création de trois chaires universitaires spécialisées dans les deux principales universités publiques de la ville.
Par ailleurs, Valence a été choisie pour accueillir une nouvelle usine expérimentale dédiée au développement de nouvelles puces photoniques hybrides dans le cadre du programme PIXEurope . Ce programme prévoit une subvention de 30 millions d'euros pour cette installation pilote pilotée par l'École polytechnique fédérale de Valence (EPFC). Cette initiative s'inscrit dans le cadre du plan de Bruxelles visant à doubler la part de l'Europe dans la production mondiale de puces, la faisant passer de 10 % actuellement à 20 % d'ici 2030, pour un investissement total de plus de 43 milliards d'euros.
Certaines des sociétés qui font partie de Vasic, telles qu'Ipronics et VLC Photonics , ont également obtenu d'importantes subventions de Perte Chip, totalisant 16,6 millions d'euros au total.
La grande force de Valence réside précisément dans le fait qu'elle concentre près de 50 % des emplois espagnols dans la recherche et le développement industriel des microprocesseurs et des semi-conducteurs, et 60 % dans la photonique intégrée . Ce pourcentage élevé contraste toutefois fortement avec le nombre total d'emplois (600), un chiffre qui illustre le poids limité du secteur national dans son ensemble. C'est pourquoi les promoteurs mêmes du campus, comme Bacete, insistent sur le fait que la création d'un pôle d'excellence en semi-conducteurs ne se réalisera pas à court terme, ni même en quelques années.
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