Wolf Alice (★★★✩✩), une pop belle et calme... et autres albums de la semaine

Les Londoniens font leurs débuts en major avec une œuvre non seulement puissante, mais aussi multiplicatrice. Un quatrième album qui témoigne clairement d'une ambition née il y a quatre ans, avec la sortie de Blue Weekend , qui marquait leur transition du rock indé de leurs origines vers une pop souvent atmosphérique et mélodique. Ils démontrent aujourd'hui la viabilité séduisante de cet engagement, qui inclut une vision commerciale plus large, où l'on retrouve facilement des références qui évoquent inévitablement Fleetwood Mac ou Abba, pour ne citer que les plus fréquemment cités.
Dans cet accord musical solide, qui reflète la maturité vitale du groupe, la supervision du producteur Greg Kurstin – qui compte parmi ses clients Paul McCartney et Adele – y est pour quelque chose. The Clearing s'articule thématiquement autour de cette maturité, qui privilégie la paix, la tranquillité et la clarté d'esprit… même si le présent et l'avenir immédiat sont tout sauf cela. Ainsi, la matérialisation sonore opte cette fois pour un rythme et des mélodies plus posés, ce qui signifie que des morceaux accélérés comme « Play the Greatest Hits » (l'un des tubes de leur précédent album, « Blue Weekend ») ont été remplacés par des morceaux plus lents mais remarquablement élaborés, comme « Just Two Girls » ou « Play It Out », où la voix de la brillante leader et compositrice Ellie Rowsell brille de mille feux.
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John Fogerty profite de l'obtention des droits de ses chansons légendaires du Creedence Clearwater Revival pour se réapproprier – avec des versions fidèles désormais réalisées avec son groupe – sa vision du rock, dont Proud Mary , Have You Ever Seen the Rain et Born on the Bayou sont des éléments essentiels. À 80 ans, son esprit reste intact et sa voix, reconnaissable entre toutes.
★★★✩✩PRIVATE MUSICROCK-MÉTALREPRISE-WARNER DeftonesTrente ans de carrière et déjà dix albums à son actif, le vigoureux duo californien continue de prospérer. Produit par Nick Raskulinecz, il oscille cette fois entre angoisse sombre et paysages lumineux, avec Chino Moreno en tête, qu'il soit énergique ( Metal Dream ), calme ( Souvenir ) ou déployant sa voix puissante dans Milk of the Madonna.
★★★★✩BIG MONEYBLUESVERVE-INTERSCOPE Jon BatisteBatiste consacre un peu plus d'une demi-heure à concentrer sa brillante créativité sur les multiples sources de son art : blues, gospel, touches de hip-hop, jazz, piano lent – un duo mémorable avec Randy Newman sur « Lonely Avenue » –, reggae et soul. Le tout avec un son direct et sans filtre, et une attention particulière portée à la guitare (en référence à Pinnacle ).
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