Les anti-vaccins ont ramené la rougeole au Canada


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Après vingt ans, ce pays d'Amérique du Nord n'est plus « exempt de rougeole ». Au cours de l'année écoulée, l'Agence de santé publique a recensé 5 100 cas : seulement 79 % de la population avait reçu deux doses du vaccin en 2024.
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Le Canada n'est plus exempt de rougeole. Le Washington Post rapporte cette information, expliquant comment la désinformation et la méfiance envers les vaccins ont favorisé le retour d'une maladie que l'on croyait éradiquée. Selon les données de l' Agence de la santé publique du Canada , environ 5 100 cas ont été recensés l'an dernier, comparativement à une moyenne de 91 cas au cours des 20 dernières années. C'est plus de trois fois plus qu'aux États-Unis, la province de l'Alberta comptabilisant à elle seule davantage de cas que le pays. L'élimination de la rougeole avait été obtenue dans les années 2000, après que le Canada soit devenu le principal foyer de propagation de la maladie en 1998. Cette maladie est notamment caractérisée par un virus très virulent et extrêmement contagieux.
Les experts affirment que pour atteindre l'immunité collective et prévenir la propagation rapide du virus, 95 % de la population doit être vaccinée. Selon les données de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), seulement 79 % de la population avait reçu deux doses du vaccin en 2024, et en Alberta, seulement 65 % des enfants de moins de 7 ans étaient vaccinés. Sans surprise, selon les données de l'Agence de la santé publique du Canada, 93 % des cas de rougeole au pays concernaient des personnes non vaccinées ou dont le statut vaccinal était inconnu.
Même au sein du contexte européen, l'effet positif des vaccins est manifeste. Au Portugal , la population est particulièrement vigilante dans la lutte contre la rougeole : selon le rapport annuel 2024 du Programme national de vaccination de la Direction générale de la santé, « la couverture vaccinale reste très élevée jusqu'à l'âge de six ans, atteignant ou dépassant généralement l'objectif de 95 % », avec 14 cas recensés. Parallèlement, la Roumanie a enregistré, entre février 2024 et janvier 2025, environ 27 568 cas de rougeole, dont 18 décès. La couverture vaccinale était nettement inférieure au seuil : la première dose du vaccin contre la rougeole (MCV1) était estimée à environ 78 % en 2024, et la deuxième dose (MCV2) à environ 62 %, selon un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
Malgré les données favorables à la vaccination, une étude menée par l'OMS et l'UNICEF dans la Région européenne de l'OMS – qui comprend également des pays d'Asie centrale – fait état d'une augmentation des cas de rougeole inédite depuis 25 ans. En 2024, 127 350 cas de rougeole ont été recensés dans la Région européenne, soit le double du nombre enregistré en 2023 et le chiffre le plus élevé depuis 1997. Il y a moins de dix ans, en 2016, on ne comptait que 4 400 cas ; en 2024, la Région européenne a enregistré un tiers de tous les cas de rougeole dans le monde. La raison de cette augmentation ? Une couverture vaccinale insuffisante . « Sans taux de vaccination élevés, il n'y a pas de sécurité sanitaire. Alors que nous élaborons notre nouvelle stratégie sanitaire régionale pour l'Europe et l'Asie centrale, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre du terrain. Chaque pays doit intensifier ses efforts pour atteindre les populations sous-vaccinées », a déclaré le Dr Hans Henri P. Kluge , Directeur régional de l'OMS pour l'Europe.
Rien qu'en 2023, 500 000 enfants de la région n'ont pas reçu la première dose du vaccin . Aujourd'hui, par exemple, moins de 80 % des enfants de Bosnie-Herzégovine, du Monténégro et de Macédoine du Nord sont vaccinés contre la rougeole . Malgré des décennies de campagnes de vaccination, la rougeole demeure l'une des infections les plus répandues et les plus dangereuses au monde. En 2024, environ 359 000 cas ont été recensés dans le monde . La maladie continue de réapparaître dès que la couverture vaccinale descend en dessous du seuil critique, se propageant rapidement au sein des populations non vaccinées ou partiellement vaccinées.
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