Frànçois & the Atlas Mountains en concert à Bordeaux : « La mélancolie est une zone aux contours mouvants »

Originaire de Saintes, François Marry a vécu à Bristol, Bordeaux, Athènes… Aujourd’hui installé dans les Landes, il publie « Âge fleuve », 7e album de Frànçois & the Atlas Mountains. En concert à Bordeaux samedi 17 mai au Bal des plages proposé par Bordeaux Rock
Hors norme. Le chanteur et musicien saintais François Marry trace, depuis vingt ans, un sillon qui ne ressemble à aucun autre. Pop délicate, sonorités africaines, immersion rock… Tout semble possible avec – ou sans – son groupe Frànçois & the Atlas Mountains.
En chemin, la route de ce musicien-voyageur a croisé celle de figures indé ou électro (la chanteuse Cassandra Jenkins, Malik Djoudi, Rone…), mais aussi celle du trio très rock Lysistrata ou d’Étienne Daho qui l’a invité pour deux duos sur « Les Chansons de l’innocence retrouvée ».
Ce printemps, il a publié « Âge fleuve », 7e album signé par Frànçois & the Atlas Mountains, qu’il fêtera sur scène ce mois-ci à Bordeaux, en compagnie de Tahiti 80 et à l’invitation de l’asso Bordeaux Rock. Interview.

InFine
Comment votre nouvel album est-il né ?
Pour l’album précédent (« Banane bleue », 2021) avec le producteur Jaakko Eino Kalevi, j’avais mis de côté tout un tas de morceaux assez anciens, qui ont cheminé pendant plusieurs années avant de trouver leur forme définitive. J’ai écrit certaines, comme « Pas lents dans la neige » ou « Rappelle toi », il y a près de vingt ans, lorsque je vivais à Bristol.
L’album s’intitule « Âge fleuve » pour cette raison. À tous les âges de la vie, on sent ce que l’on a été et que l’on n’est plus, mais aussi ce qui relève de la permanence. J’ai aimé explorer l’idée d’un continuum entre la source et l’embouchure d’un cours d’eau : on connaît son tracé, sa localisation, mais quand on est face à la Garonne, par exemple, la masse d’eau devant nos yeux n’est jamais la même. Elle vit, elle est en mouvement.
L’eau symbolise aussi cette époque où tout paraît nous filer entre les doigts. C’est difficile depuis quelques années de se sentir avancer sur des terrains solides : tout semble en réinvention permanente. C’est vrai aussi pour la mélancolie : c’est une zone que l’on visite, mais c’est un territoire aux contours perpétuellement mouvants, qui épousent la forme des péripéties sentimentales ou émotionnelles qui nous traversent.
Comment avez-vous choisi les invités, dont Thomas de Pourquery, qui figurent sur votre album ?
Ce disque parle beaucoup de l’amitié, des gens que l’on a aimés ou perdus… Les invités sont des gens avec qui j’ai partagé des choses très belles, en voyage, en musique, ou même dans les moments de doute et de crise. Les inviter m’a été facile car ils sont proches de moi.
En 2013, vous avez collaboré avec Étienne Daho. Que représente-t-il pour vous ?
C’est un artiste passionné, fidèle et attentif aux autres. Je trouve hyperrassurant qu’une figure aussi célèbre s’inscrive dans un temps long, sans rien perdre de son élégance et de son souci de qualité. C’est un astre dans la nuit, un repère dans l’obscurité ambiante.
Comment envisagez-vous les concerts à venir ?
La formule que je présenterai est très directe : nous serons en trio, avec Laure Sanchez à la basse et Colin Russell, qui joue aussi avec Étienne Daho, Gaëtan Roussel et Radio Elvis. On se complète bien. Je suis heureux de retrouver Bordeaux, où j’ai vécu un temps. L’asso Bordeaux Rock nous suit depuis le début, je connais bien le groupe Tahiti 80 qui partage l’affiche avec nous… Je suis heureux de retrouver cette bande-là ; c’est une vraie joie.
SudOuest