Le gène d’Hercule, la mutation génétique qui rend (trop) fort

Au début des années 2000, des chercheurs avaient observé que l’absence d’une protéine sur un gène entraînait un développement démultiplié de la masse musculaire. Le site sportif “The Athletic” s’est penché sur les conséquences chez les athlètes de cette altération, qui constitue à la fois une bénédiction et une malédiction.
Ancienne étoile montante de l’athlétisme britannique et sprinteur multimédaillé, Harry Aikines-Aryeetey a toujours affiché une musculature imposante qui ne manquait pas de faire réagir. Au point d’attirer l’attention du médecin de la sélection, qui lui avait fait passer des tests sanguins avant de le convoquer dans son bureau et de lui demander : “Avez-vous déjà entendu parler du déficit en myostatine ?” Une mutation “rebaptisée ‘gène d’Hercule’, qui entraîne une hypertrophie des muscles”, explique The Athletic, média qui traite les sujets sportifs pour The New York Times, dans un article passionnant.
Cette altération du matériel génétique avait été découverte en 1997 par le chercheur sud-coréen installé aux États-Unis Se-Jin Lee, qui avait observé deux groupes de souris dépourvus chacun d’une protéine différente. Cette expérience avait tué une partie des animaux, tandis que les souris élevées sans la protéine GDF-8 avaient non seulement survécu, mais étaient devenues des “bêtes de foire” aux muscles surdéveloppés. L’équipe de Se-Jin Lee avait alors baptisé la protéine GDF-8 “myostatine”.
En 2003, un pédiatre allemand contacte Se-Jin Lee pour lui signaler le cas d’un “gamin de 2 ans qui pouvait facilement soulever des poids de 3 kilos avec les b
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