Au secours, le sapin de Noël revient dans le salon

Sur un ton ironique, l’écrivaine australienne Michelle Cazzulino décrit, dans les pages du quotidien australien “The Sydney Morning Herald”, son combat annuel contre l’intrusion d’un résineux dans sa maison. Pourquoi cet arbre déclenche-t-il autant de passion et d’attachement ? Alors qu’il finira irrémédiablement dans la poubelle.
Mon beau sapin, roi des forêts,
Que j’aime tant bazarder
Quand, aiguilles et boules, avant janvier
Finissent toutes sur le parquet
Vas-y, Mariah Carey, je te mets au défi de transformer ces paroles en machine à cash festive ! Quant à moi, je vais continuer à faire la tronche en regardant l’ignoble colosse en voie de dépérissement qui occupe mon salon sans payer de loyer, où il recevra pendant trois semaines les compliments émus de tous ceux qui passent ma porte, hument bruyamment l’arbre et s’exclament joyeusement que le parfum de Noël embaume toute ma résidence.
Eh bien, voici ce que j’en dis.
Tout d’abord, Noël ne sent rien car Noël n’a pas d’odeur. Ensuite, même si c’était le cas, ledit parfum s’accompagne chez moi des subtiles notes de grossièreté proférées par la maîtresse de maison maniaque qui a la responsabilité d’arroser le pied du sapin et de balayer ses aiguilles sur le parquet.
Enfin, cette idée que plus le sapin dépérit meilleur il sent est un mensonge que l’on doit aux esprits du marketing de Noël pour nous faire oublier qu’ils nous ont facturé une fortune pour repartir avec un gros cadavre déliquescent.
Paradoxalement, à la maison, nul n’est plus déterminé à accélérer ce déclin que le sapin lui-même : le géant d’un vert bouteille passe tout décembre dans notre sal
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