« Les arabes dehors », « la France est dirigée par les juifs sionistes »… Une enquête ouverte sur le groupe Facebook « La France avec Jordan Bardella » comptant neuf députés RN

« Les arabes dehors », « la France est dirigée par les juifs sionistes », « Macron petite PD », « Attal… c’est comme anal… tout dans le cul… », « Oui à Bardella non à Yasmira », « Y a encore des Français chez nous ????? »… Voilà le genre de propos qu’on pouvait lire sur le groupe Facebook « La France avec Jordan Bardella ».
Début juin, le média en ligne Les Jours, à l’origine de l’enquête, révélait également avoir identifié neuf députés du Rassemblement National membres de ce groupe à la gloire du président du parti d’extrême droite. En plus des députés RN membres du groupe, ce dernier était administré par plusieurs cadres, ex-candidats et collaborateurs parlementaires de la formation lepéniste.
Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) enquête sur les auteurs de ces propos racistes, antisémites et homophobes, a annoncé le parquet de Paris, sollicité par l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 27 août. Le PNLH « a procédé aux investigations pour identifier les auteurs de propos tenus en ligne », précise le ministère public.
Selon l’article 40 du Code de procédure pénale, les neuf députés avaient l’obligation légale de signaler les dizaines de propos illicites postés sur le groupe. Le 5 juin, trois jours après la parution de l’enquête des Jours, c’est le député LFI Thomas Portes qui avait effectué un signalement auprès de la procureure de la République de Paris, évoquant notamment la présence des élus du RN.
Lorsque Les Jours contactent les élus incriminés, plusieurs d’entre eux quittent « la France avec Jordan Bardella ». Repérés, les administrateurs ont renommé le groupe « Pour la France », dans une tentative d’effacer tout lien avec le parti à la flamme, avant de tout simplement le quitter.
Le RN avait voulu minimiser la portée de ces révélations. « De leur part, cela montre une forme d’amateurisme », avait regretté à l’époque auprès de l’AFP un député RN qui n’était pas visé, déplorant que « les modérateurs ne fassent pas leur boulot ». En juin, les députés RN avaient été priés par leur direction de quitter tous les groupes Facebook sur lesquels avaient été publiés des propos litigieux, avait révélé franceinfo.
Un simple problème de modération et d’amateurisme donc. Rien à voir avec les 120 « brebis galeuses » – comme les nomme le mouvement – comptabilisées par Libération, dont 90 seraient toujours membres du RN. Rien à voir non plus avec les innombrables déclarations racistes des représentants du RN, régulièrement épinglés par les différents médias. Encore une fois, les « brebis galeuses » ne peuvent plus cacher le troupeau de moutons racistes.
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