Avec Bruno Retailleau, LR espère renaître

Depuis quelques mois, la droite s’est remise en situation d’influer sur la vie politique du pays. Les Républicains sont d’abord revenus au gouvernement, sous la houlette de Michel Barnier puis de François Bayrou. Depuis dimanche, ils entrent en outre dans une période de stabilisation. L’élection à la présidence de Bruno Retailleau fut nette. Et le triplement du nombre d’adhérents en vue du scrutin montre un regain d’intérêt dans une partie de l’opinion pour une droite concentrée sur les enjeux régaliens, conservatrice sur les enjeux sociétaux, et libérale en économie.
Ce réveil traduit sans doute l’espoir qu’une nouvelle donne politique est possible d’ici l’élection présidentielle de 2027. Le centre sera orphelin d’Emmanuel Macron, qui ne pourra se représenter. L’extrême droite pourrait être fragilisée par la probabilité d’une condamnation en appel de Marine Le Pen à une peine d’inéligibilité. L’étau qui a privé d’oxygène Les Républicains depuis huit ans pourrait donc se desserrer. Et leur donner la possibilité de se réinventer.
D’autres signes de recomposition sont visibles dans cette partie de l’échiquier, avec la campagne au long cours d’Édouard Philippe. Pour les apprécier à leur juste mesure, sans doute faut-il s’extraire de l’idée très française de bipolarisation, façonnée par le scrutin présidentiel et le duel final que celui-ci impose au second tour. Cette réalité est contrebalancée par un autre fait majeur qui a gagné quasiment toutes les démocraties européennes : la fragmentation de l’offre politique et la disparition des partis dominants. Presque partout, les coalitions gouvernementales sont des additions de formations minoritaires. C’est aussi ce contexte qui peut donner à LR des raisons d’espérer, au prix d’un changement de sa culture profonde.
La Croıx