A Saint-Raphaël, le maire inaugure la stèle en hommage aux victimes du communisme, une contre-manifestation pour protester

"La France a su dresser des monuments pour ses soldats, les Résistants, les Déportés. Pour les victimes du Génocide arménien, du nazisme, de l’esclavage ou du terrorisme. Jamais encore elle n’avait gravé dans la pierre la mémoire des victimes du communisme. Aujourd’hui ce silence prend fin."
Samedi soir, devant plus de 400 personnes, le maire de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier, a inauguré le très discuté "monument en hommage aux cent millions de morts, victimes du totalitarisme communiste". Un levé de voile suivi d’un dépôt de gerbes de représentants de la Cité de l’Archange mais aussi de Fréjus, de Puget-sur-Argens, du Département et de la Région. Avec également la participation du député RN de la 8e circonscription du Var, Philippe Schrek.
Surtout, cette cérémonie fut précédée d’un discours fleuve du premier magistrat qui a déclaré que "nazisme et communisme sont les deux faces d’une même pièce" et souligné qu’ "honorer les victimes du communisme n’enlève pas une page aux autres mémoires."
"Le communisme est intrinsèquement totalitaire"Pendant trois quarts d’heure, Frédéric Masquelier a fait le procès des régimes totalitaires communistes mais également de l’idéologie même. "Pendant des décennies le silence a régné. Un silence qui organisé dans lequel on minimisait voire dissimulait les crimes. Préférant excuser que condamner en fermant lâchement les yeux. Ce silence est pratiqué aujourd’hui encore dans nos assemblées parlementaires tandis que des symboles continuent d’être exhibés dans nos cortèges et jusque sur des t-shirts. Cela offre au communisme une image faussement vertueuse."
Et l’élu d’asséner: "De Moscou à Pékin, de Phnom Penh à Cuba, la carte du communisme est celle des charniers. Et ce ne sont pas les dérives mais bien la logique d’un système et d’une pensée qui écrasent l’Homme. Le communisme est intrinsèquement totalitaire. La répression est son mécanisme vital. Sans elle, il serait renversé."
Une longue tribune ayant abouti à une sentence: "Le verdict, moi je dirais coupable. D’avoir exterminé des millions d’innocents. Coupables d’avoir converti des Hommes libres en esclaves de la terreur. Coupables d’avoir voulu effacer les traces de ses crimes. Coupables, enfin, de persister encore aujourd’hui sous d’autres masques à piétiner les libertés." Mais aussi à un serment. Celui "de ne jamais accepter le retour de cette idéologie totalitaire sous quelque forme que ce soit."
Contre-manif’Dès ce samedi matin, lors du conseil municipal convoqué à la hâte pour entériner la ‘‘pose d’une stèle en mémoire des victimes des totalitarismes du communisme’’, la conseillère municipale d’opposition, Emmanuelle Cocusse (EELV - Ma ville, ma planète), a planté les premières banderilles: "Cette dernière péripétie n’est qu’un symptôme supplémentaire d’un style de management vertical et descendant. Sur le fond, il ne nous semble nullement prioritaire aujourd’hui d’engager les finances de la commune pour une telle démarche, et ceci pour deux raisons: premièrement, il s’agit clairement ici d’une instrumentalisation à des fins idéologiques dans cette course à l’échalote avec le Rassemblement national. Vous êtes décidément hors catégorie dans cette tambouille politicienne afin de ne pas avoir de candidat RN inquiétant face à vous en mars 2026."
Plus tard, à 18h, devant l’hôtel de ville de la Cité de l’Archange, des centaines de militants et sympathisants ont hissé les drapeaux et donner de la voix. PCF, PS, EELV, LFI, Attac, Place publique… Les mouvements de gauche ont répondu à l’appel de nombreux élus (dont Ian Brossat, sénateur de Paris et porte-parole national du Parti communiste français, présent à Saint-Raphaël) pour condamner derechef "cette falsification de l’histoire et cette opération politicienne qui fait le jeu du RN".
Plus localement parlant, et en vue des municipales de 2026, une entente de la gauche ‘‘plurielle’’ pourrait voir le jour à Saint-Raphaël. Emmanuelle Cocusse (probable candidate écologiste) et Robert Laugier (le secrétaire de la section raphaëloise du PS) travailleraient en ce sens.
Nice Matin