Tour de France 2025. Faut-il changer son sprint après un carton jaune ?

Bryan Coquard et trois autres coureurs impliqués dans les sprints (Van Poppel, Theuns et Ballerini) ont été sanctionnés d’un carton jaune lors de la 3e étape, lundi. Un handicap à prendre en compte selon certains, à mettre de côté pour d’autres.
Forcément, la métaphore du football est vite trouvée : « C’est comme un arbitre qui donne un carton jaune après cinq minutes à un défenseur, sauf que, pour nous, ça dure trois semaines », image le directeur sportif de Cofidis, Thierry Marichal, revenant sur la sanction infligée à Bryan Coquard lorsqu’il a fait chuter Jasper Philipsen lundi.
La règle, instaurée par l’Union cycliste internationale depuis le début d’année, est claire : un deuxième carton et c’est la disqualification (et une suspension de sept jours). « Bien sûr qu’il faut changer son jeu, faire attention », pour le manager de l’équipe nordiste Cédric Vasseur, évoquant la difficulté pour un sprinteur de vivre « dans l’anxiété de changer de trajectoire, de toucher un autre coureur, alors que ça fait partie du métier. »
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Faut-il changer sa manière de s’engager dans un sprint avec un carton ? « Non, on ne peut pas faire un sprint avec ça en tête, pose Mark Renshaw, ancien poisson-pilote de Mark Cavendish et directeur sportif à Astana. Tu n’as pas d’autre choix que de te dévouer à 100 %. Dès fois, des situations arrivent, mais tu ne peux pas rouler avec la peur de te faire exclure. C’est là que ça devient dangereux. »
« Un sprint, c’est forcément prendre des risques, complète Thor Hushovd, manager d’Uno-X et deux fois Maillot Vert du Tour (10 étapes). Un sprinteur correct sait qu’il faut tout donner, qu’il n’y a pas le choix que de jouer des épaules, avec son corps, mais qu’il y a des limites. Encore une fois, un sprinteur correct, même s’il a un carton jaune, n’a pas à prendre moins de risques, juste à faire son sprint. »
Plus généralement, le système des cartons interroge. Renshaw dénonce « l’absence de consistance dans les règles », en plus du manque d’explications. Averti en juin sur le Critérium du Dauphiné, Paul Penhoët (Groupama-FDJ) estime, lui, qu’il est « difficile de blâmer quelqu’un, une chute est rarement la faute d’une personne. Qui plus est dans un sprint à 60-70 km/h avec les vagues, la force centrifuge… Plein de choses qu’il est difficile d’analyser avec un ralenti. »
Renshaw milite, lui, pour la création d’un « panel de trois anciens sprinteurs qui ont couru récemment dans des sprints de haut niveau et comprennent comment ça fonctionne pour juger au mieux des éventuelles fautes. » Et Hushovd approuve.
Le Dauphiné libéré