Franchise professionnelle, format façon MMA, trois Niçois à l'affiche: on vous présente la compétition de taekwondo qui débarque à Nice samedi

Le taekwondo bascule dans une autre dimension, passe au 2.0. Se réinvente, quasi de A à Z, pour mieux renaître sous une forme qualifiée d’"hybride".
Tout en se réconciliant avec son passé et ce qui, historiquement, lui a offert une place à part dans le monde des arts martiaux. Car pour jouir, tous les quatre ans, de l’éclairage olympique, la discipline s’était comme "aseptisée", y avait possiblement laissé son âme.
C’est en tout cas l’intime conviction de Mikaël Meloul, l’homme entré dans la légende en même temps que dans les livres d’Histoire, après être devenu le tout premier Français champion du monde de la discipline.
"C’était en 1993, et plus je regarde la façon dont a évolué mon sport, plus je me dis que ce n’est plus celui que j’ai aimé et pratiqué à l’époque. Il y a un tel déficit d’image que c’en est devenu pour moi une vraie souffrance…"
Pour le Niçois, la création de cette franchise professionnelle (née aux USA, à l’initiative de l’homme d’affaires Rick Shin, après être entré en dissidence et avoir claqué la porte de la fédération mondiale, la WT) a donc permis non seulement de renouer avec l’essentiel, notamment au niveau de l’état d’esprit et de la notion de "combat plein contact", mais, plus encore, offert au taekwondo un nouveau souffle.
Ainsi - espère-t-il - qu’une plus grande visibilité médiatique. En reprenant donc, en partie, les codes (visuels) du MMA (cage, projections, etc.) "C’est un peu le même format, effectivement, mais ça reste très différent, nuance-t-il. Dans la mesure où, au sol, on n’a que 5 secondes avant que l’arbitre ne relève les combattants, pour réellement favoriser le striking, c’est-à-dire le combat debout. Au niveau technique, ça n’a donc rien à voir, c’est bien plus radical…"
En quête de reconnaissanceUne chose est sûre: la programmation du 11e opus de ce tout nouveau circuit - une première en Europe continentale! - offre déjà la promesse d’un show hors du commun.
Malgré le laps de temps très, très court dont a bénéficié l’organisation pour tout ficeler en amont, et proposer un plateau à la hauteur de l’évènement.
Avec, des athlètes venus de tous les continents, au talent déjà confirmé (y compris, pour certains, en MMA), et/ou en quête de reconnaissance…
Reste que les rankings mondiaux étant en cours d’élaboration, il n’y a pas encore de ceinture en jeu, de titres à aller chercher.
En revanche, et en particulier pour les trois Niçois qui seront à l’affiche ce 2 août 2025, l’occasion d’aller décrocher une licence professionnelle est en soi source de plus grande motivation encore. A l’image de Julien Guillerme, fils de Fabien, l’ancien champion d’Europe de… boxe anglaise!
"Pour eux, c’est un nouveau challenge, qui donne du sens à l’entraînement. Sans cette perspective, et les retombées financières qui vont avec, ce sont d’ailleurs des jeunes qu’on risquait de perdre, de voir migrer vers d’autres pratiques…", déroule le directeur sportif du Taekwondo Azur Sport (TAS).
Un Mikaël Meloul bien conscient, donc, qu’il y avait urgence à faire bouger les lignes. Et qui n’hésite pas, du coup, à jouer les VRP de luxe pour la promotion du KT.
KT, Comme Kiff Total, bien sûr...
11 combats à l’affiche:
Julien Guillerme (Fra) - Frantz Chabal (Fra). Malick Niang (Sénégal) - Yahia Soudi (Maroc). José Amador (Fra) - Lorenzo Scafaria (Fra). Yveth Ribueno (Venezuela) - Alice Bellon (Fra). Nathan Amiot (Fra) - Iglesias (Esp). Cedy Haris (USA) - Bemnet Shume Birhanu (Ethiopie). Nadir Gouriani (Fra) - Tesfaw Workneh. Jonny Beccera (Ven) - Gombauld Jeffrey (Fra). Levy Carriel (Fra) - Mudesir Oumer (Ethiopie). Mensour Youssef (Tunisie) - Musab Abdurhiman (Ethiopie).
Findley William (USA) - Hamza Salhi (Fra).
Nice Matin