Au lycée de la Montagne de Valdeblore, des élèves ont gravi un sommet à 4.000 mètres d’altitude

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Au lycée de la Montagne de Valdeblore, des élèves ont gravi un sommet à 4.000 mètres d’altitude

Au lycée de la Montagne de Valdeblore, des élèves ont gravi un sommet à 4.000 mètres d’altitude

Atteindre les sommets. Depuis la vallée, la tête tournée vers ces cimes si irrésistibles et si inaccessibles, si majestueuses et si dangereuses, l’ado ressasse un vieux rêve de l’humanité. Être tout là-haut. Au lycée de la Montagne, à Valdeblore, combien d’élèves ne l’ont-ils pas profondément désiré en s’évadant d’un regard jeté par la fenêtre de leur salle de classe, ouvrant sur le Mercantour? Mais entre la contemplation et l’action, il y a souvent un fossé. Une crevasse même.

L’alpinisme reste élitiste. "Ça n’est pas pour moi", se disent la plupart des jeunes, malgré l’envie. "Il fallait leur prouver le contraire", défie Florence Cotto. Aux côtés de son collègue Thomas Boulanger, la professeur d’EPS- qui est aussi guide de haute montagne- a monté une excursion de 24 élèves (allant de la seconde à la terminale), majoritairement néophytes, avec pour objectif de gravir une cime à 4 000 mètres d’altitude. "Si le lycée propose des formations sportives labellisées en lien avec la montagne, il y a aussi des filières pros qui ne côtoient pas les sommets. Au cœur des Alpes, on se doit de leur mettre le pied à l’étrier... enfin, les crampons aux pieds plutôt", sourit l’enseignante, réjouie par la réussite du projet.

"On gagne ensemble, on perd ensemble"

Du samedi 7 au lundi 9 juin, l’équipée s’est ainsi victorieusement attaquée au massif du Mont Rose, en Italie. Sous la supervision de six moniteurs, les lycéens ont appris à manier le piolet et à s’encorder. "Une première", glisse Lucas, 17 ans. L’habitué des longues marches dans le Mercantour a aussi découvert les conditions dantesques qui tourmentent ces altitudes extrêmes.

"On a été accueillis par un épais brouillard et des chutes de neige. Le deuxième jour, on a eu droit à un vent très violent." De quoi se demander ce qu’on fait là ? "Tant qu’on est entourés de pros et de passionnés, il n’y a pas de raison de s’inquiéter", assure l’ado, particulièrement touché par l’entraide dont ses camarades ont fait preuve. "Un copain a eu mal à la tête à cause du manque d’oxygène, toute la cordée l’a soutenu. On gagne ensemble ou on perd ensemble. Là, on s’est dépassés et on a atteint l’objectif."

D’un "monde abstrait" au monde des possibles

La pointe Gnifetti. 4 553 mètres d’altitude. Un promontoire sur les Alpes. "On voyait tellement de montagnes à nos pieds, le Cervin (Suisse), le Mont Blanc, le Grand Paradis (Italie). C’était tellement puissant, j’ai eu envie de pleurer", s’émerveille encore Amaury, 17 ans, bouleversé par "la meilleure sortie de [sa] vie. Je n’étais jamais allé aussi haut. Quelle chance!"

Le coup de cœur est assuré. Mais l’expérience pourra-t-elle se reproduire? Ces futurs jeunes adultes pourront-ils s’offrir un guide et le matériel indispensables? Et puis, une seule course en montagne ne suffit pas à en maîtriser les codes. "Oui, mais ça nous incite à continuer, ça nous prouve qu’on est capables. Le lycée met aussi à dispo du matos et les terminales en classe spécialisée sont autonomes en montagne. On pourra s’organiser des sorties dans le Mercantour", rétorque Naïa, 15 ans. Si jusqu’alors l’élève de seconde considérait l’alpinisme comme "un monde abstrait", elle désire désormais en faire sa voie. "À la rentrée, je rejoins la formation labellisée pour la haute-montagne."

Face à un tel engouement, Florence Cotto ne fait pas mystère de son envie de rempiler l’an prochain: "On va recommencer, c’est sûr. Certes, ça a un coût (15 000 euros financés par l’association sportive du lycée). Mais il faut bien ouvrir nos montagnes. Elles appartiennent à tous."

Nice Matin

Nice Matin

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