"Paul Pogba n’est pas mort"... Déterminé à retrouver le haut niveau, le champion du monde 2018 a été présenté par l’AS Monaco

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"Paul Pogba n’est pas mort"... Déterminé à retrouver le haut niveau, le champion du monde 2018 a été présenté par l’AS Monaco

"Paul Pogba n’est pas mort"... Déterminé à retrouver le haut niveau, le champion du monde 2018 a été présenté par l’AS Monaco

Paul, on vous a vu très ému lors de la signature de votre contrat. À quoi pensiez-vous à ce moment précis?

C’est vrai qu’il y avait beaucoup d’émotion et c’est très rare de me voir pleurer comme ça. J’espère que vous en avez bien profité (rire). Il y avait beaucoup d’images dans ma tête: ma suspension pour dopage, mes blessures etc... Tout est remonté. Revenir et signer dans un club qui a cru en moi, je n’ai pas pu me retenir. C’était un moment de joie aussi. Ce que je vis est important pour moi. J’ai énormément de détermination.

Votre arrivée suscite de l’engouement et des attentes? Quand serez-vous prêt à 100%?

J’ai vu et j’ai reçu énormément de messages qui m’ont touché. Ça m’a fait plaisir de voir ce support et notamment des fans. Je suis bien mentalement et physiquement. Ici, il y a une très bonne structure, une très bonne énergie et des personnes qui vont m’aider à revenir à mon meilleur niveau. Vous me connaissez, je suis déterminé à revenir et à reprendre le plaisir que j’avais perdu. J’ai envie de revenir sur les terrains, mais avec de la patience. Il ne faut pas que je sois trop pressé. Parfois, les enfants veulent les choses trop vite. On prendra le temps qu’il faut. À 50%, je n’aiderai pas l’équipe comme il faut. Moi, si je m’écoute, je peux être sur le terrain dès demain (sourire), mais je vais écouter le club. J’ai hâte de sentir le terrain et les ballons, de toucher cette pelouse, mais ça prendra le temps que ça prendra.

"Mon rêve, c’est de voir mes enfants célébrer l’un de mes buts avec un dab."

Quel a été votre quotidien pendant deux ans, loin du foot?

Je déposais les enfants à l’école, j’ai été un papa très présent. J’allais m’entraîner puis je récupérais les enfants à l’école (rire). J’ai passé énormément de temps avec ma famille. Et quand j’ai voyagé, je le faisais avec mon préparateur physique. J’essayais de ne pas perdre trois jours d’entraînement et d’être fit.

Y a-t-il eu des doutes parfois?

Bien sûr. Il y a eu des moments de doute où, dans ma tête, il y avait ange et démon. D’un côté, il y avait des pensées positives: "Tu vas reprendre". De l’autre, c’était négatif "Peut-être pas, c’est fini". Mais ma famille et surtout ma femme m’ont poussé. Ils m’ont dit: "Tu vas reprendre. Paul, ne t’en fais pas ça va aller." Moi, je suis resté concentré et j’ai gardé la tête tournée vers l’avenir. Il y a un an, j’ai dit à Sky: "Paul Pogba n’est pas mort." Aujourd’hui, un objectif est rempli, j’ai signé dans un club. Je me sens comme un gosse qui vient de signer pro. Mon rêve, c’est de voir mes enfants célébrer l’un de mes buts avec un dab (sourire). C’est ce qui m’a fait garder cette discipline et je suis content de reprendre le travail que j’aime. Je suis reconnaissant par rapport à tout ce qu’il s’est passé dans ma vie, cela m’a aidé à grandir et à voir la vraie vie et ce qu’il peut s’y passer. Je n’ai aucune revanche à prendre avec qui que ce soit. Je vais retrouver le terrain et faire ce que j’aime le plus au monde.

Est-ce le plus dur ou le plus difficile qui commence?

J’aurais envie de dire que c’est le plus facile. Je suis entouré de joueurs et d’une bonne structure. S’entraîner tout seul, à n’importe quelle heure, n’a pas été facile. Des fois, tu n’as pas trop envie, tu as la flemme, mais je savais qu’un club pouvait m’appeler à tout moment.

Avez-vous été aidé par un psychologue pour surmonter vos soucis de ces deux dernières années?

J’ai pu discuter avec plusieurs personnes qui m’ont aidé à voir les choses au présent, pour ne pas penser au passé ni au futur. J’ai suivi ce conseil et j’ai signé dans un club. À moi de vivre au jour le jour. Tout va revenir avec le temps.

"C’est un Paul déterminé que vous allez voir"

Vous dites être plus sobre. Pourquoi?

En 2018, j’avais 25 ans et j’en ai 32 ans avec trois enfants désormais. Je veux être focus sur le terrain, il n’y a que ça qui m’intéresse. J’aime toujours les habits, la danse et les coupes de cheveux, je suis toujours le même Paul Pogba, mais je suis plus déterminé. C’est un Paul déterminé que vous allez voir.

Vous allez découvrir la L1 à 32 ans, ce n’est pas commun...

La Ligue 1 a toujours été un gros championnat. C’est de top niveau avec beaucoup de potentiel et les meilleurs talents. Je vais le découvrir, je le regarde aussi. Durant les dernières années, j’ai vu la forte domination du PSG avec de grands joueurs, mais Monaco et Lille ont aussi gagné le titre ces dernières années. Je suis très excité de pouvoir faire partie de cette Ligue 1 et d’augmenter encore son niveau. C’est un bon challenge.

Concurrencer Paris, vous y penser?

Je n’ai pas envie de jouer pour perdre, maintenant il y aura des matchs à faire. Quand tu sens l’énergie et que tu vois ce groupe... Cela fait déjà deux ans qu’il est le podium. Je veux apporter cette petite touche en plus pour l’emporter. Mais, pour l’instant, c’est du rêve. Le PSG est peut-être la meilleure équipe d’Europe actuellement. C’est un bon challenge pour moi et les autres joueurs qui sont arrivés. On y croit et c’est pour ça aussi qu’on est là.

"A moi d’être performant et de mériter ma place en équipe de France."

Que vous êtes-vous dit quand vous avez vu que le premier match de Ligue 1 serait contre Le Havre, votre club formateur, le week-end du 15 août.

J’espère être là pour le match contre Le Havre, ce serait une belle histoire, mon club formateur (une volonté que le DG Thiago Scuro a tempéré un peu plus tard). Cela m’a motivé encore plus mais je n’ai pas de date, je ne peux pas lire le futur. Jouer ce match serait une grande joie. Franchement, tout ce que je peux dire, c’est que le club m’a fait un programme XXL, juste pour moi. Mon corps et mon physique ont pris un coup pendant deux ans. Il va falloir retrouver l’intensité du niveau pro. Quand on me dira que c’est bon, je serai sur le terrain.

Avez-vous déjà parlé de votre rôle avec le coach?

Oui, on a eu une bonne discussion avec le coach sur son système et le poste où je pourrais jouer. Elle a été bénéfique pour nous deux. Je lui ai dit que j’aimerais voir les matchs de l’année dernière pour bien m’adapter. C’est important pour moi, pour comprendre les mouvements de mes partenaires. On va commencer à se comprendre. J’ai joué un peu partout, en six, en huit ou en dix. Je peux m’adapter, cela se fera en fonction de là où je peux apporter le plus.

Que savez-vous de l’effectif actuel?

Ce sont mes premiers jours, et c’est un peu bizarre parce que je suis le plus vieux du club (rire). J’espère déjà apporter au quotidien, voir comment chacun fonctionne, les voir à l’entraînement. Je connais déjà quelques joueurs, j’ai joué avec eux. Je parlais déjà avec quelques joueurs à qui j’ai déjà donné déjà des petits conseils. C’est ma nature. Je continuerai à en donner si j’ai cet honneur et si on me laisse la place de le faire. Il y a déjà un très bon capitaine avec Denis (Zakaria). Je connais aussi Thilo qui est expérimenté. Dier fait aussi partie des anciens et il pourra aider.

Avant d’arriver à Monaco, avez-vous parlé du club avec Kylian Mbappé, Djibril Sidibé ou Patrice Evra?

J’ai parlé avec Kylian Mbappé, Benjamin Mendy ou Geoffrey Kondogbia. J’ai bien échangé en visio aussi avec Carlos (Avina, le directeur technique) et Thiago Scuro. J’ai senti une très bonne énergie, un bon projet, ça qui m’a poussé à voir le Centre de performance. Monaco, c’est ce qu’il me fallait aujourd’hui. Je suis vraiment heureux d’être ici aujourd’hui. Si la tête va, je pense que ça ira sur le terrain et dans mon corps. Quand ce n’est pas le cas, il peut y avoir des pépins partout. Mon programme, c’est aussi d’être bien dans ma tête et mon corps pour être libre comme un oiseau.

Votre souhait, c’est aussi de retrouver l’équipe de France. Avez-vous déjà parlé avec Didier Deschamps?

Je l’ai eu au téléphone. Il m’a dit: "C’est bon tu as signé à Monaco, tu peux revenir quand tu veux" (rire). Non, je rigole. Le souhait de tout joueur de foot, c’est de jouer en équipe de France. Je suis à l’étape 1 et il y a des places à gagner. Il faut les mériter parce qu’il y a un grand groupe et une belle équipe. À moi d’être performant et de mériter ma place. Il n’y a pas de compte à rebours. La première étape est de retrouver le terrain à mon équipe de jouer avec mon club. C’est possible que le coach ne me prenne pas non plus, même si je mets 30 buts dans la saison. L’équipe de France reste un rêve et un bonus pour moi.

Vous avez une aura particulière, comment comptez-vous gérer la pression qui risque de toucher Monaco, ce qui n’est pas habituel pour le club?

Vous savez, depuis que j’ai 16 ans mon départ du Havre, cela a toujours été comme ça pour moi. Cela me touche de voir autant de personnes présentes pour ma présentation. Mais la pression... On est des joueurs de foot, il y aura des éloges après les bons matchs et les buts et des critiques après. C’est un package quand tu signes pro, tu signes avec ça. La pression, ça a été de savoir si j’allais encore avoir l’opportunité de jouer au foot. Là, ce n’est que du plus.

Nice Matin

Nice Matin

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