Brusquement expulsé : comment une chorale berlinoise perd son local de répétition

Ils se sont attardés dans la cour de l'école le soir du 21 juillet. C'était formellement interdit. Par conséquent, leur chorale ne répétera plus dans l'auditorium du lycée John Lennon.

Ceci résume la lettre de la directrice Antoneta Berisha, dans laquelle elle expulse brutalement la chorale des Studiosi Cantandi Berlin, sans préavis ni avertissement. Avant d'aborder ce qui peut arriver à une chorale amateur nombreuse, fière et dévouée, abordons d'abord l'accusation de la directrice : elle est inventée de toutes pièces. Une soixantaine de chanteurs, dont l'auteur, peuvent témoigner qu'ils ne sont pas entrés dans la cour de l'école ce soir-là. Parce que c'était interdit et aussi parce que personne ne voulait discuter de l'avenir de la chorale sous la pluie.

Pendant 17 ans, les répétitions de la chorale ont eu lieu dans cette école. Le légendaire directeur, Jochen Pfeifer, sous la direction duquel l'école de Berlin-Mitte est devenue un lycée et a acquis une certaine notoriété sous le nom de John Lennon, a un jour ouvert les portes de la chorale et leur a confié un passe-partout. Le 21 juillet, lors de la dernière répétition du fondateur de la chorale, certains membres ont même quitté l'auditorium à 23 heures au lieu de 22 heures habituelles. Au moment où ils allaient activer l'alarme, la sécurité est arrivée, en raison du retard, pour vérifier la situation. Naturellement, la chorale prend en charge ce service dans de tels cas.

Laissez l'auditorium tel que vous l'avez trouvé

Il se comportait toujours aussi convenablement que possible : il laissait la salle de répétition telle qu'il l'avait trouvée. Il fermait les fenêtres, même en pleine chaleur estivale, après que les locataires du nouvel immeuble chic d'en face se soient plaints du bruit des chants. Il veillait à ce que le piano à queue soit toujours accordé. « Nous sommes des invités et nous nous tiendrons bien ! » telle était la devise de la chorale. A-t-on jamais été prévenu que la salle de répétition était en danger ? Jamais.

La chorale a été licenciée. Parallèlement, l'administration culturelle réduit son financement annuel d'environ 20 000 €, une mesure prévisible en cette période, mais qui a considérablement augmenté le coût des répétitions et des billets. Enfin, Norbert Ochmann, que la plupart des membres considèrent comme le meilleur chef de chœur et chef d'orchestre de tous les temps, a décidé, après 30 ans de répétitions et de concerts prestigieux, de se lancer dans un apprentissage de boulanger.

Qu'est-ce que c'est ? Juste le ton brutal de Berlin ?

Dans ce contexte, Studiosi Cantandi recherche actuellement un espace de répétition pouvant accueillir jusqu'à 100 personnes. Les écoles publiques sont tenues, sans y être obligées, d'ouvrir leurs locaux à des fins non académiques, dans l'intérêt général. Mais la directrice du John Lennon ne sera-t-elle pas disposée à l'écouter si même son accusation d'utilisation de la cour est infondée ? Non. Et, interrogée par le Berliner Zeitung, elle a immédiatement menacé d'engager des poursuites judiciaires.

Qu'est-ce que c'est ? Juste le ton brutal de Berlin ? Ou, à une époque de vérités inventées, un aperçu de la façon dont un lycée humaniste cosmopolite traite avec une chorale, une institution culturelle. Pas avec un ennemi.