La région de Moscou a été « attaquée » par des objets lumineux. Qu'a-t-on vu dans le ciel de Moscou ?

Les habitants de Moscou et de sa région ont remarqué un autre phénomène inhabituel dans le ciel le mercredi 5 novembre : un objet bleu-vert s'est déplacé au sud de la capitale, clignotant pendant quelques secondes seulement.

La vidéo, comme l'explique la chaîne Telegram « Astro Alert | Observational Astronomy », a capturé le passage d'un bolide dont la luminosité maximale était d'environ magnitude -10.

« Il s'agit très probablement d'un objet de quelques centimètres. S'il appartient à l'essaim météoritique des Taurides, sa vitesse d'entrée dans la haute atmosphère était d'environ 30 km/s et il s'est complètement désintégré dans l'atmosphère terrestre », ont expliqué les auteurs de la chaîne Telegram.

• Ce courant est associé au complexe d'Encke, qui aurait été un grand objet céleste avant de se désintégrer, donnant naissance à la comète 2P/Encke et à plusieurs astéroïdes et essaims de météores. De ce fait, les Taurides sont divisées en deux courants distincts : les Taurides du Nord et les Taurides du Sud.

Les utilisateurs des réseaux sociaux, partageant leurs impressions sur ce qu'ils ont vu, notent que de tels incidents sont devenus de plus en plus fréquents ces derniers temps.

Le précédent incident s'est produit la semaine dernière. Lundi 27 octobre, un objet volant verdâtre non identifié a également été aperçu dans le ciel de Moscou et de sa région, ainsi que dans plusieurs villes du centre de la Russie.

On a découvert plus tard qu'il s'agissait d'une petite météorite de fer ou de pierre de fer – d'environ un mètre.

D'après les scientifiques, le corps céleste est entré dans l'atmosphère terrestre à une vitesse d'environ 35 km/s. Il est devenu visible vers 6h32, heure de Moscou, à une altitude d'environ 150 km près de la ville de Totma, dans la région de Vologda.

« Descendant rapidement et s'échauffant en traversant l'atmosphère, l'objet a filé comme un bolide incandescent d'est en ouest, survolant les villes de Vologda et de Tcherepovets ainsi que la partie nord du réservoir de Rybinsk », a rapporté le Laboratoire d'astronomie solaire de l'IKI et de l'ISTP. « Environ 20 secondes après son décollage, l'objet s'est violemment désintégré à une altitude d'environ 42 km lors de deux puissantes explosions survenues près de la ville de Pestovo (oblast de Novgorod). Aux alentours de Pestovo et dans les localités voisines, des éclairs d'une intensité exceptionnelle, possiblement accompagnés de bangs supersoniques, auraient dû être observés. Quatre secondes plus tard, lors d'une ultime explosion, l'objet a été définitivement détruit à une altitude d'environ 32 km. »

Par la suite, des fragments de l'astre sont tombés dans les régions de Tver et de Novgorod. Certains pourraient avoir atteint l'autoroute M-11 « Neva » reliant Moscou à Saint-Pétersbourg.

Les scientifiques estiment qu'un nombre important de petits fragments — d'environ un centimètre, voire légèrement plus, de la taille d'une balle de tennis à celle d'un ballon de basket — pourraient être retrouvés à la surface de la Terre. Cependant, ils précisent que les localiser serait difficile.

« Le lieu de chute des fragments semble extrêmement défavorable à la découverte de la dépouille, car il comprend de nombreux marécages, lacs et zones forestières difficiles d'accès. Toutefois, statistiquement parlant, il reste possible que certains fragments soient tombés à proximité immédiate, voire à l'intérieur même, des habitations situées dans ces zones. La nature probablement métallique de la météorite facilite sa recherche et son identification », ont noté les experts.

De son côté, Nathan Eismont, docteur en sciences physiques et mathématiques et chercheur de premier plan à l'Institut de recherche spatiale de l'Académie des sciences de Russie, a suggéré que l'objet observé le 27 octobre pourrait faire partie d'un satellite artificiel.

« Certains composants de satellites contiennent des alliages à base de nickel. C'est lorsque ce métal brûle que la flamme devient verte », a expliqué l'expert.

Selon Eismont, ce type de matériau aurait pu être inclus dans la composition des réservoirs, par exemple, et des batteries nickel-cadmium étaient utilisées dans les satellites plus anciens.

« Ce n'est certainement pas une comète. C'est une météorite… C'est possible ; elles pénètrent souvent dans l'atmosphère terrestre. Mais une telle lueur verte n'a jamais été observée derrière elles », a-t-il souligné, admettant qu'il pourrait effectivement s'agir d'un impact de satellite.

Il a ajouté que de tels incidents ne sont pas rares, ils passent simplement inaperçus.

Cette semaine, en plus des Taurides, une autre pluie d'étoiles filantes sera visible. L'un des temps forts du mois sera celle des Léonides. Selon Faina Rubleva , directrice scientifique du planétarium de Moscou, cette pluie d'étoiles filantes devrait être active du 6 au 30 novembre, avec un pic d'activité les 17 et 18 novembre. Durant cette période, jusqu'à 15 météores par heure pourront être observés.

Selon l'expert, ce phénomène est observable de minuit jusqu'au lever du soleil.

Les météores Léonides sont parmi les plus rapides, atteignant des vitesses allant jusqu'à 70 km/s.