Un projet de loi à la Chambre des députés vise à limiter les augmentations du budget gouvernemental du Fonds des opérations financières (IOF).

La controverse autour de la taxe sur les transactions financières (IOF), qui renchérit le crédit pour des millions de Brésiliens, promet des répercussions au Congrès. Un projet de loi présenté à la Chambre des députés par le Partido Novo vise à fixer de nouveaux plafonds d'imposition pour différents types d'impôts et à créer des obstacles juridiques empêchant l'exécutif de les augmenter sans consulter le Parlement.
L'IOF (Taxe sur les transactions financières) est devenue un symbole de lutte de pouvoir après que le Congrès a annulé le décret présidentiel qui en avait augmenté les taux en juin. Le gouvernement a fait appel devant la Cour suprême fédérale (STF), déclenchant un débat constitutionnel : les partisans du gouvernement soutiennent que la Constitution autorise l'exécutif à modifier les taux de l'IOF par décret, tandis que les juristes et l'opposition soutiennent que le décret excédait les limites légales, car il visait principalement à générer des recettes, nécessitant une approbation par voie de loi ordinaire.
La Cour suprême fédérale, qui a finalement validé l'augmentation après l'échec d'une audience de conciliation le 14, a non seulement aidé le Trésor à clôturer les comptes de l'année, mais a également légitimé l'utilisation génératrice de recettes d'un impôt remplissant une fonction régulatrice. Parallèlement, la possibilité de prélever rétroactivement les montants de l'IOF pendant la période de suspension du décret a intensifié le débat sur l'incertitude juridique.
Avec ce projet de loi, les législateurs cherchent désormais à en définir le champ d'application et à offrir une meilleure prévisibilité à l'environnement des affaires. « La proposition renforce la fonction réglementaire de l'IOF et décourage son utilisation comme outil de collecte de recettes à court terme », explique le député Marcel van Hattem (Novo-RS).
Le projet de loi n'empêche toutefois pas son application « plus vigoureuse » dans des contextes exceptionnels. « Dans de tels cas, l'augmentation au-delà des limites établies peut être mise en œuvre par une législation spécifique, dans le respect de la procédure législative et du principe constitutionnel de légalité », ont souligné les représentants dans l'exposé des motifs du projet de loi. Cela devrait permettre d'éviter des surprises fiscales susceptibles d'impacter les entreprises, les investisseurs et les consommateurs.
L'IOF touche également les plus pauvresL'IOF (Taxe sur les opérations financières) a un impact direct sur la vie quotidienne des Brésiliens. « Elle s'applique aux transactions de crédit, telles que les prêts bancaires, les découverts et les paiements échelonnés par carte de crédit », explique Roberta de Amorim Dutra, titulaire d'un master en droit fiscal constitutionnel de la PUC-SP.
Selon elle, cet impôt est par nature régressif, ce qui signifie qu'il pèse proportionnellement plus lourdement sur les plus modestes. « Il frappe plus durement les plus modestes, précisément ceux qui dépendent le plus du crédit. L'argent deviendra encore plus cher pour ceux qui ont déjà des difficultés. »
De plus, les coûts de l'IOF devraient être répercutés des entreprises sur les consommateurs finaux, augmentant ainsi le prix des produits et services. « Cela affectera le commerce de détail et le marché du crédit en général », déclare Marcos Camilo, PDG de Pulse Capital.
Il décrit le cycle ainsi : « Les consommateurs finaux auront plus de difficultés à financer leurs produits de détail. Les propriétaires de petites entreprises auront beaucoup de mal à obtenir du crédit pour financer leurs activités. Aux taux d'intérêt déjà très élevés s'ajoutera désormais la taxe sur les transactions financières (IOF) qui s'ajoutera au coût des prêts et des financements. »
Lucilène Prado, associée chez FM/Derraik et spécialiste en droit fiscal, résume : « Il ne s'agit pas d'un impôt sur les plus riches, ni sur les classes supérieures. C'est un impôt qui touchera tout le monde, et notamment les plus pauvres », dit-elle.
Impact sur la vie quotidienne et à long termeTatiana Migiyama, spécialiste en gestion fiscale chez Fipecafi, a réalisé un exercice mesurant l'impact de l'augmentation de l'IOF sur la vie quotidienne des contribuables brésiliens.
Comment l’IOF affecte-t-il les individus ?Pour les particuliers, les mensualités de cartes de crédit, de prêts et de découverts seront imposées à un taux de 0,0082 % par jour, plus un taux fixe de 0,38 %. Selon l'expert fiscal, cela augmente le coût des crédits personnels et renouvelables, réduisant ainsi le pouvoir d'achat des consommateurs et entravant leur accès au crédit en période de difficultés financières.
Quel est l’effet de l’augmentation de l’IOF sur les entreprises et les entrepreneurs ?Les entreprises sont soumises au même taux journalier de 0,0082 %, mais avec un taux de 0,95 % appliqué uniformément, quel que soit le montant ou la durée. Cela augmentera le coût du fonds de roulement, en particulier pour les transactions à court terme, et pourrait directement augmenter le coût des biens et services pour les consommateurs.
Les microentreprises et les microentrepreneurs individuels (MEI) bénéficient désormais d'un taux d'imposition réduit de 0,00274 % par jour pour les transactions jusqu'à 30 000 R$. Malgré l'impact fiscal, ce traitement différencié maintient des incitations partielles à la formalisation et à la croissance de ces entreprises.
Quelle est la situation de ceux qui voyagent à l’étranger ou investissent à l’étranger ?Pour les consommateurs à revenus moyens, les impacts sont directs : les transactions telles que les cartes de crédit internationales, les retraits à l’étranger et le change de devises pour les voyages, désormais taxés à 3,5 %, augmentent le coût des voyages et des achats internationaux.
Le même taux s'applique aux transferts personnels ou familiaux à l'étranger, affectant les Brésiliens qui entretiennent des personnes à charge à l'extérieur du pays ou qui fournissent une aide financière à des proches à l'étranger.
Selon l'expert fiscal, la perte est intangible, mais indéniable : « La taxe de 3,5 % sur les investissements personnels à l'étranger, y compris les transferts de fonds, décourage la diversification internationale des actifs et rend les stratégies de planification financière avec des actifs hors du Brésil plus coûteuses. »
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