Le dernier rapport ne laisse aucun doute. L'OMS met en garde.
Le rapport de l'OMS pour 2024, obtenu par le PAP, indique que l'année précédente, le nombre d'enfants n'ayant reçu aucune dose de vaccin était estimé à 14,3 millions. Il s'agit d'une augmentation par rapport à 2023, année où l'on comptait 171 000 enfants supplémentaires.
Dans le même temps, le nombre d'enfants non vaccinés est de quatre millions supérieur à l'objectif fixé par l'organisation dans le document « Agenda de vaccination 2030 » publié en 2021. La campagne de vaccination est également moins efficace qu'avant la pandémie ; en 2019, il y avait 12,9 millions d'enfants sans aucun vaccin.
Commentant le rapport, les experts de l'OMS ont évoqué un « plafond de verre ». Ils ont cité les conflits armés comme l'une des raisons. Ils ont souligné qu'un enfant vivant dans une zone en guerre a trois fois moins de chances de recevoir un vaccin qu'un enfant vivant hors d'une zone de guerre.
Les responsables de l'OMS ont également attribué le nombre inférieur aux prévisions d'enfants n'ayant pas reçu de vaccin à une réduction du budget de l'organisation. Cette situation résulte d'une réduction significative du soutien financier des États-Unis sous la présidence de Donald Trump.
Les pays ayant le plus grand nombre d’enfants n’ayant reçu aucun vaccin en 2024 étaient :
- Nigéria (2 millions 78 mille),
- Inde (909 000),
- Soudan (838 000),
- Éthiopie (768 000).
Aux Philippines, une baisse significative a été enregistrée sur trois ans. En 2021, 1,048 million d'enfants n'avaient pas reçu une seule dose de vaccin. Trois ans plus tard, ce chiffre est tombé à 326 000. Le Brésil (de 710 000 à 229 000) et l'Indonésie (de 1,15 million à 748 000) ont également enregistré des baisses significatives.
S'appuyant sur des données gouvernementales et des recherches indépendantes, l'OMS présente chaque année un rapport sur la vaccination des enfants. Ce rapport se concentre sur les vaccins qui préviennent seize maladies, dont la rougeole.
La baisse croissante des taux de vaccination chez les enfants et les adultes constitue une grave menace non seulement pour la santé des individus, mais aussi pour des sociétés entières. Les experts de l'OMS préviennent que négliger la vaccination pourrait faire reculer les systèmes de santé mondiaux de plusieurs décennies. Quelles sont les véritables conséquences du déclin mondial de la vaccination ?
Les conséquences les plus importantes de la baisse des taux de vaccination :
- Le retour de maladies infectieuses dangereuses. La baisse des taux de vaccination entraîne le retour de maladies presque totalement éradiquées comme la rougeole, la polio et la coqueluche.
- Davantage de décès évitables. Les maladies évitables par la vaccination redeviennent des menaces mortelles, en particulier pour les enfants, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées.
- La charge pesant sur les systèmes de santé s'alourdit. Le traitement des complications des maladies infectieuses engendre des coûts considérables et allonge les temps d'attente dans les hôpitaux et les cliniques.
- Menace pour l'immunité collective. Si les taux de vaccination tombent en dessous du seuil d'immunité collective, même les personnes vaccinées pourraient être exposées à un risque en cas de mutation du virus.
- Un risque accru de pandémies et d'épidémies locales. La diminution de l'immunité mondiale favorise la propagation rapide des maladies, qui peuvent facilement se transformer en épidémies.
- Les progrès dans la lutte contre la pauvreté et le développement stagnent. La santé publique est le fondement de l'éducation, de l'emploi et de la stabilité sociale. La vague de maladies infectieuses risque d'aggraver les inégalités entre les pays.
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