Un médicament contre l’asthme bloque les réactions allergiques aux aliments.

Un médicament approuvé depuis des années pour traiter l'asthme pourrait offrir une nouvelle protection contre les allergies alimentaires, selon une étude publiée dans la revue Science et menée par l'Université Northwestern de Chicago (États-Unis). En bloquant une voie nouvellement identifiée dans l'organisme, le médicament, le zileutonal, a complètement prévenu les réactions allergiques graves aux aliments chez la souris.
Le traitement a permis à des souris qui avaient auparavant 95 % de chances de souffrir d’anaphylaxie d’être protégées à 95 % après avoir reçu le médicament avant d’être exposées à l’extrait d’arachide, l’un des allergènes les plus courants.
La clé de cette découverte a été la découverte d'un gène peu étudié, DPEP1, qui contrôle une molécule inflammatoire dans l'intestin : les leucotriènes cystéinyliques. Ces composés sont déjà ciblés par des médicaments contre l'asthme comme le Zileuton. En bloquant cette voie avec ce médicament, les chercheurs ont stoppé la réaction allergique à la source.
« C'est une approche complètement nouvelle et originale pour traiter les allergies alimentaires », explique Adam Williams, co-auteur de l'étude.
La recherche a déjà franchi une nouvelle étape : en juillet, l’équipe a commencé un premier essai clinique sur des personnes pour évaluer si le traitement est tout aussi efficace en dehors du laboratoire.
Actuellement, les options thérapeutiques pour traiter les allergies alimentaires sont limitées, coûteuses et ne conviennent pas à tous. Si les essais sont concluants, le médicament pourrait devenir une alternative simple : un comprimé à prendre avant une exposition potentielle à l'allergène, à titre préventif.
Cette découverte permet également d’expliquer pourquoi certaines personnes sont testées positives aux allergies alimentaires mais ne présentent aucun symptôme après avoir mangé l’aliment.
« Cette voie pourrait être la raison pour laquelle certaines personnes sont protégées malgré leur diagnostic », explique Stephanie Eisenbarth, co-auteure de l’étude.
De plus, le même numéro de « Science » comprend un article complémentaire qui identifie également le rôle central des leucotriènes dans l’allergie alimentaire, en utilisant une approche différente.
abc