Le gouvernement va supprimer les exonérations de surtaxe sur l’électricité dans plusieurs secteurs : quelles sont-elles ?

Énergie.
AFP
Dans le cadre du processus de rationalisation des ressources, à un moment où le pays est confronté à une grave crise budgétaire, le gouvernement a publié un projet de décret pour commentaires qui redéfinit la portée des exonérations fiscales de la surtaxe spéciale sur le secteur de l'électricité.
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C'est ce qui ressort d'un document publié par le ministère des Finances, qui modifie la réglementation établie par le décret 2860 de 2013 et cherche à concentrer l'avantage uniquement sur les industries manufacturières, en excluant d'autres secteurs qui bénéficiaient auparavant de cette exception.
Le changement recherché est lié à l'article 2 de la loi 1430 de 2010, qui a établi que les utilisateurs industriels ne seraient pas soumis à la surtaxe sur l'électricité à partir de 2012. Elle a ensuite élargi la définition des utilisateurs industriels pour inclure un éventail plus large d'activités en 2013, y compris l'exploitation minière et les carrières, la construction et l'agriculture, entre autres.
Par conséquent, le projet de règlement précise que seuls les utilisateurs dont l’activité principale correspond aux codes 101 à 332 de la Classification internationale type des industries (CITI), c’est-à-dire uniquement les industries manufacturières, seront considérés comme des utilisateurs industriels.
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Avec l’ajustement proposé, des secteurs comme l’agriculture, les mines, la construction, l’énergie et l’eau devront à nouveau payer la contribution de solidarité qui finance les subventions pour les couches sociales 1, 2 et 3.

Le gouvernement cherche à concentrer cette aide uniquement sur les industries manufacturières, laissant de côté les autres secteurs qui ont jusqu’à présent bénéficié de cette exception.
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Selon le document, le ministère des Finances vise à réduire la charge fiscale résultant des subventions à l'électricité, qui en 2024 ont atteint un déficit croissant par rapport aux contributions de solidarité, ainsi qu'à améliorer le ciblage des dépenses fiscales, en veillant à ce que l'allègement atteigne le secteur le plus sensible aux coûts de l'énergie, comme l'industrie manufacturière.
En chiffres ronds, en supprimant ces exemptions, l’Exécutif vise à générer des économies fiscales de 1,2 billion de dollars par an, ce qui contribuerait à alléger les finances publiques et à réduire l’utilisation des ressources du Budget Général de la Nation pour subventionner les impôts.
Actuellement, selon les calculs du ministère des Finances, le coût budgétaire de l'exonération, qui s'élève actuellement à 3 milliards de dollars par an, serait réduit de 40 % en se concentrant uniquement sur le secteur manufacturier. Pour les secteurs qui ne bénéficieront plus de cet avantage, ce changement se traduira par une augmentation de la charge fiscale sur leurs factures d'énergie. Cependant, dans le document, l'exécutif fait valoir que sa solidité financière et la réduction des liens justifient la réaffectation de cet avantage.

En supprimant ces exonérations, l’exécutif vise à générer des économies d’impôt de 1,2 billion de dollars par an.
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Dans la justification de l'amélioration, l'analyse du ministère des Finances indique que l'industrie manufacturière serait la plus touchée par l'ajustement, avec une augmentation totale de 0,31 % de ses coûts de production, la plus élevée de tous les secteurs. Pour cette raison, il est proposé qu'elle continue de bénéficier de l'exemption, compte tenu de son niveau élevé de liens productifs, de création d'emplois et de la perte de part du PIB (de 22,8 % en 1975 à 11,1 % en 2024).
Dans le même temps, le secteur des mines et des carrières devrait connaître une augmentation des coûts de 0,18 %, mais il souligne qu'avec des marges bénéficiaires après impôts élevées (9,8 % en 2023) et une utilisation intensive des avantages fiscaux, l'administration Gustavo Petro estime pouvoir assumer ce nouveau fardeau.
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Pour le secteur agricole, un impact de 0,13 % sur les coûts est attendu. Bien que le gouvernement souligne qu'il s'agit d'une activité peu soumise aux impôts et redevances sur l'industrie et le commerce, le ministère considère qu'il s'agit d'un secteur mieux à même de supporter l'ajustement.Parallèlement, trois autres secteurs touchés par l’initiative proposée seraient la construction, le secteur de l’information et des communications, ainsi que la fourniture d’électricité, de gaz et d’eau.
Pour le premier, l’augmentation des coûts serait de 0,09 %, et le document note que, comme ce poste bénéficie déjà d’avantages fiscaux importants (plus de 2,5 billions de dollars en 2023), il est proposé qu’il soit exclu de l’exonération.
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Pour le secteur de l'information et des communications, les calculs effectués par l'équipe technique du ministère des Finances seraient de 0,06% de coûts, étant donné que son taux d'imposition effectif est l'un des plus bas (20,8%).Et enfin, pour les activités de fourniture d'électricité, de gaz et d'eau, le document prévoit un impact marginal de 0,03 % sur leurs coûts, et elles perdraient également le bénéfice de la surtaxe sur l'électricité, compte tenu de leur rentabilité élevée, qui était de 11,2 % après impôts en 2023.
Omar G. Ahumada Rojas, rédacteur général de Portfolio
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