Le Roi reconnaît l'héritage créatif de Sergio Peris-Mencheta : « J'ai surmonté le sentiment de ne pas le mériter. »

L'empreinte de Sergio Peris-Mencheta perdure à Los Angeles, ville où il a vécu huit ans. La Croix officielle de l'Ordre du Mérite civil , qui lui a été décernée samedi soir, lui a été remise chez un ami à North Hollywood, lors d'une cérémonie intime, touchante et « quelque peu improvisée », entouré d'un bataillon que l'acteur considère comme « sa famille d'élection » dans la ville des stars. Cette cérémonie est une reconnaissance du travail d'un acteur, réalisateur et producteur de théâtre qui a non seulement « entretenu la flamme du cinéma espagnol à Hollywood », comme l'a déclaré le consul d'Espagne à Los Angeles, Gerardo Fueyo, mais qui est aussi « un exemple humain », ayant lutté contre la leucémie pendant près de deux ans.

Ce Madrilène de 50 ans a avoué avoir été « bouleversé » par une médaille « dont j'ignorais l'existence », remise par le roi Felipe VI . Un cadeau qu'il considère comme un peu de tous les acteurs qui, à Hollywood, « créent la marque espagnole ». C'est, comme l'a souligné le metteur en scène, « une reconnaissance non seulement pour avoir survécu et ne pas avoir perdu contact avec ma créativité malgré la chimiothérapie, la greffe et tout le reste, mais aussi pour n'avoir pas abandonné le théâtre malgré mon travail à Hollywood ».

Avec ou sans médaille sur la poitrine d'une veste prêtée par un ami, Román, pour la cérémonie, Peris-Mencheta a changé . Il dit préférer le Sergio d'après la maladie à celui d'avant, ne plus se juger avec la même sévérité qu'autrefois et avoir appris à se regarder dans le miroir, « non pas avec narcissisme, mais avec acceptation ».

La maladie diagnostiquée fin 2023 a changé sa façon de penser. « Je ne perds pas une seconde à regarder mes enfants, à regarder ma petite amie, à être avec moi-même, à m'accepter », confie-t-il lors d'une conversation avec EL MUNDO. « J'ai appris à faire taire le père intérieur qui me disait que je ne suis pas à la hauteur, que je ne suis pas bien, que je ne suis pas digne, que je ne devrais pas chanter, peindre, danser, que je ne sais pas comment faire, que je devrais étudier, que je devrais me sacrifier… une série de mantras. J'ai surmonté ce sentiment constant d'inutilité. »

Sa sagesse a progressé à pas de géant, soutenu plus que jamais par son épouse, l'actrice Marta Solaz , et ses deux fils, Olmo et Río. « Je suis fier d'avoir vaincu la leucémie qui a emporté mon grand-père et mon père, et d'avoir pu montrer à mes enfants qu'on peut s'en sortir », déclare le dramaturge.

De retour aux États-Unis pour un tournage, l'acteur, qui a débuté sa carrière professionnelle dans Out of School et a joué dans des projets comme Les Borgias et Love Ranch , admet ne plus se sentir constamment fatigué ni nauséeux, mais ne pas pouvoir enfiler une chaussette tout seul. « C'est un choc très fort qui me rappelle que je suis limité. Il y a des petits détails qui me rappellent constamment que je suis malade. Ça s'améliore, mais petit à petit. Le maître mot est l'acceptation, pas la patience. »