"Les gens n'ont plus de limites": les vols et agressions en hausse inquiètent les pharmaciens

Près de 9 pharmacies sur 10 victimes de délits ces deux dernières années. Une étude menée par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) révèle que les vols à l'étalage sont les délits les plus fréquents et en représentent un sur cinq.
C'est "un signe que l'insécurité s'installe dans le quotidien", selon Philippe Besset, président de la FSPF. "Les gens n'ont plus de freins, de limites, c'est un problème qui s'aggrave. On ne sait pas comment répondre à ça", confie-t-il au micro d'Apolline Matin.
Les produits cosmétiques onéreux et faciles à revendre sont une des principales cibles des voleurs. Dans sa pharmacie de Ramonville, près de Toulouse, Pierre Carpentier confirme: "Ce sont, par exemple, des produits pour la beauté féminine, pour repulper les lèvres. Vous en avez un autre qui est une crème de jour anti-rides".
Depuis quelques mois, le co-gérant de cette pharmacie, qui compte 31 salariés, a dû s'organiser pour lutter contre les vols à l'étalage. "À force de se faire voler des milliers d’euros, on a pris une société de vigiles", témoigne-t-il.
"On a deux vigiles à temps plein. On a mis des caméras partout, on en a 21 dans la pharmacie", détaille le pharmacien.
Autre solution, "faire des formations aux pharmaciens", propose Philippe Besset sur RMC. "On leur dit de porter plainte, de s'équiper, de faire de la vidéosurveillance, d'afficher que les magasins sont protégés", explique le président de la FSPF, qui demande une "série d'actions" et "plus de fermeté" aux pouvoirs publics.

Selon lui, "un tiers seulement" des pharmaciens visés portent plainte. "Les autres se disent qu'il ne va rien se passer, mais c'est faux. La police prend en compte, s'en occupe", argumente-t-il.
"J'engage tout le monde à porter plainte", insite Philippe Besset.
Le vice-président du Conseil régional des pharmaciens d'Occitanie Jean-Marie Guillermin liste deux profils différents de voleurs: "Une personne qui a besoin d’un produit, qui n’a pas les moyens de se le payer, et qui trouve plus facile de voler et puis, il y a une autre typologie de vol, qui est plus du vol en masse, du même produit en grande quantité, et on peut imaginer que c’est pour aller sur des circuits parallèles".
Ces vols répétés, dont la fréquence ne cesse d'augmenter, inquiètent les pharmaciens. Les chiffres de la FSPF sont publiés dans un contexte d'insécurité pour ces derniers. L'Ordre national des pharmaciens a recensé près de 500 agressions en 2023, soit une hausse de 30% par rapport à 2022.
RMC