Saintes : une toiture s’effondre sur la chaussée rue Saint-Eutrope

La toiture d’une maison délabrée a cédé dans la nuit du 23 au 24 juin, au 142 rue Saint-Eutrope. Le propriétaire, qui devait engager des travaux de rénovation en septembre pour réaliser cinq logements, accélère la manœuvre
Un grand fracas a secoué le quartier Saint-Eutrope, dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 juin. Vers minuit, la toiture d’un immeuble délabré, au 142, rue Saint-Eutrope, s’est écroulée. La poutre maîtresse a cédé et un amas de pierre et de morceaux de fenêtres s’est écrasé sur le trottoir et la chaussée, deux étages en dessous. « J’ai entendu un grand bruit et je suis sorti. J’ai vu toutes ces pierres par terre. Heureusement, il n’y avait personne en dessous », témoigne un voisin. Par chance, même les voitures stationnées à ce niveau ont à peine été touchées.

Philippe Ménard/SO
Des riverains avaient récemment alerté la mairie. « On a été prévenus début juin. Les services techniques sont passés. Ils ont constaté des fissures. Mais pour lancer une procédure de mise en péril, les délais administratifs sont longs, malheureusement. On attendait le passage d’un expert », indique Philippe Creachcadec, adjoint en charge de la sécurité publique, présent sur les lieux mardi matin.
Cinq appartementsLe bâtiment, abandonné depuis longtemps, avait été racheté il y a quelques années par une société spécialisée dans la réhabilitation d’habitat ancien. Ce mardi, le propriétaire s’activait sur place pour trouver des solutions. « Les travaux devaient commencer en septembre. On va s’y mettre tout de suite », souffle-t-il, navré par les critiques qui n’ont pas tardé à fuser sur les réseaux. Un artisan est intervenu en urgence pour évacuer les débris du toit et mettre la rue en sécurité.

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Cinq appartements doivent être aménagés aux numéros 142 et 144, dont l’un spécifiquement dédié aux personnes à mobilité réduite à la place de l’ancien snack. Le chantier coûtera entre 350 000 et 400 000 euros. « Cela prend du temps de monter un dossier, obtenir le permis de construire, les plans, le financement… On a commencé en rénovant la partie extérieure, sur l’autre côté », poursuit le propriétaire. Philippe Creachcadec souligne qu’il a bien joué le jeu pour intervenir rapidement, ce qui est loin d’être toujours le cas.
« La municipalité a édité plus d’une vingtaine d’arrêtés de mise en péril pour des bâtiments dans cette situation. Notre priorité, c’est la sécurité du citoyen. Le problème, c’est que les procédures sont très longuesLa circulation fermée
« La municipalité a édité plus d’une vingtaine d’arrêtés de mise en péril pour des bâtiments dans cette situation. Notre priorité, c’est la sécurité du citoyen. Le problème, c’est que les procédures sont très longues », insiste l’élu. L’instauration du permis de louer ou de l’opération de restauration immobilière (ORI) vise à mettre la pression sur les propriétaires récalcitrants. « Pour l’ORI, on est en train de recevoir les dossiers. Il y en a qui sont complets, d’autres qui appellent des observations, et certains où c’est n’importe quoi, où il faut relancer les propriétaires. »

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L’élu se souvient d’un risque d’effondrement de mur, au 30 et 32, rue Alsace-Lorraine, en 2008. « Cela a pris quatre ans avant que les assurances ne se mettent d’accord. Pendant ce temps, le couloir de circulation était réduit pour les piétons. » Rue Saint-Eutrope, la circulation était fermée, ce mardi matin, pendant la sécurisation des lieux. Elle devait être rétablie dans la soirée ou au cours de la journée de mercredi.
SudOuest