Rachida Dati maintient sa candidature face à Michel Barnier pour la législative partielle à Paris

Rachida Dati n’en démord pas face à Michel Barnier. «L’élection législative qui aura lieu dans ma circonscription des Ve, VIe et VIIe arrondissements sera la première étape du rassemblement et de la dynamique de victoire à Paris […] J’invite les forces politiques de la droite et du centre à prendre leurs responsabilités. Dès à présent, j’assumerai les miennes et je le ferai jusqu’au bout», a-t-elle martelé dans un entretien à La Tribune Dimanche.
En maintenant sa candidature, la ministre de la Culture et maire du VIIe arrondissement s’oppose à la direction de son parti Les Républicains, et s’assoit sur les poursuites judiciaires qui pèsent sur elle.
En jeu, le poste de député de la IIe circonscription de Paris, libre depuis que l’élection du macroniste Jean Laussucq a été invalidée par le Conseil constitutionnel pour irrégularités dans ses comptes de campagne. LR a décidé d’investir Michel Barnier comme candidat. Fin juillet, la présidente de la fédération LR de Paris Agnès Evren espérait encore trouver un accord «d’ici la rentrée» avec Rachida Dati afin d’éviter une guerre fratricide.
C’était sans compter la volonté d’en découdre de celle qui se rêve future maire de la capitale. «Je me présente aux suffrages des Parisiens pour un seul objectif : gagner Paris et rendre aux Parisiens la ville qu’ils méritent», déclare Rachida Dati à l’hebdomadaire, estimant que Paris «vit une crise sans précédent». «Aujourd’hui, nous avons l’opportunité historique de tourner cette page. Nous avons un projet solide, des élus implantés dans tous les arrondissements et l’énergie pour transformer notre capitale», ajoute-t-elle, appelant à «unir toutes les forces de la droite et du centre autour d’un projet commun».
Exclue des Républicains en 2024 après avoir été recrutée en janvier 2024 par Gabriel Attal pour entrer dans son gouvernement comme ministre de la Culture, Rachida Dati a repris sa carte chez LR. De son côté, Michel Barnier a souligné début août ne pas être «candidat à autre chose qu’à la députation».
A cet agenda électoral, Rachida Dati, 59 ans, doit faire correspondre son agenda judiciaire : elle a été renvoyée le 22 juillet en procès pour corruption et trafic d’influence, soupçonnée d’avoir perçu 900 000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil avec une filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu’elle était avocate et députée européenne. Elle a fait appel de la décision.
La date précise du procès devrait être fixée lors d’une première audience prévue le 29 septembre. L’élection législative, elle, doit se tenir les 21 et 28 septembre. Les municipales sont prévues en mars prochain.
Libération