Pays concernés, réactions du gouvernement israélien, guerre des drapeaux en France... ce qu'il faut savoir sur la reconnaissance de l'État palestinien

Ce lundi 22 septembre, la France et plusieurs pays, dont la Belgique, Malte ou Andorre, doivent reconnaître officiellement l’État de Palestine lors d’un sommet à l’ONU, espérant faire pression sur Israël en pleine guerre à Gaza.
Cette décision, portée par Emmanuel Macron et soutenue par l’Arabie saoudite, vise à relancer la solution à deux États et à isoler le Hamas, "précondition" à toute paix selon Paris.
Israël a vivement réagi: Benyamin Netanyahou refuse toute reconnaissance et menace d’étendre la colonisation en Cisjordanie, tandis que les États-Unis dénoncent un geste de pure "galerie".
Pour Mahmoud Abbas, il s’agit d’un pas nécessaire vers la paix, malgré les risques de représailles et la poursuite du conflit.
145 pays reconnaissaient déjà l'État de PalestineLa France, qui s’apprête à reconnaître l’État palestinien (suivant les pas du Royaume-Uni, du Canada, de l’Australie et du Portugal) rejoindra les 145 pays membres de l’ONU qui ont déjà franchi le pas.
Une décision prise malgré la pression américaine et israélienne. En visite à Londres, Donald Trump a en effet réaffirmé son opposition à cette reconnaissance.
Emmanuel Macron a fixé pour condition la libération des otages israéliens à Gaza, où le conflit a déjà causé plus de 65.000 morts selon le Hamas.
L'Allemagne a réaffirmé sa position selon laquelle la reconnaissance d'un État palestinien ne devrait intervenir qu'à la fin d'un processus de négociation d'une solution à deux États, face au nombre croissant de pays ayant fait état de cette reconnaissance.
Quelles ont été les réactions en Israël?Le Monde a publié ce même lundi un article détaillant la réaction quasi unanime du monde politique israélien.
Le Premier ministre M Netanyahou, dénonçant une "récompense énorme au terrorisme", a réaffirmé son refus de toute reconnaissance et annoncé vouloir intensifier la colonisation en Cisjordanie.
Des membres de son gouvernement évoquent des mesures de rétorsion, allant de la fermeture du consulat français à l’annexion partielle des territoires occupés.
La droite nationaliste, par la voix de ministres comme Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, appelle à une annexion rapide, tandis que l’opposition, y compris centriste ou de gauche, s’aligne sur cette ligne dure.
La reconnaissance occidentale est unanimement perçue en Israël comme une menace, et la perspective d’une solution à deux États reste rejetée par une immense majorité de la population juive israélienne, malgré les critiques d’associations pro-paix et des familles d’otages toujours détenus à Gaza.
La guerre des drapeaux continue en FrancePlus de cinquante mairies de gauche ont hissé ce 22 septembre le drapeau palestinien, malgré l’opposition du ministre de l’Intérieur, invoquant la neutralité du service public et les risques de troubles à l’ordre public.
À midi, 52 villes étaient recensées, comme Saint-Denis, où Olivier Faure a rappelé que ce drapeau représente une aspiration à la liberté et une solution à deux États.
D’autres villes comme Nantes, Tarnos ou Carhaix ont suivi, malgré les injonctions préfectorales et des menaces d’astreinte.
Paris a projeté dimanche soir les drapeaux palestinien et israélien, ainsi que celui de la Paix, sur la tour Eiffel.
Dans les Alpes-Maritimes et le Var, aucune mairie n’a participé à ce pavoisement historique.
Renaud Muselier choisit le drapeau... françaisEn réaction au pavoisement palestinien dans plusieurs mairies, Renaud Muselier, président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a fait installer dès ce lundi matin une vingtaine de drapeaux français sur la façade de l’hôtel de région à Marseille.
Il affirme vouloir rappeler "ce qui nous rassemble", défendant les valeurs de la République et soutenant l’unité nationale face à ce qu’il juge être "un calcul politique dangereux" et "une instrumentalisation du conflit israélo-palestinien".
Renaud Muselier a également annoncé le déploiement de drapeaux européens pour souligner le destin commun de la France et de l’Europe, tout en martelant que "force doit rester à la loi et à l’unité du pays".
L’association France Palestine Solidarité a porté plainte, ce lundi à Paris, contre six Franco-Israéliens, soupçonnés de complicité de crimes de guerre et contre l’humanité pour leur participation à la colonisation en Cisjordanie, jugée illégale par l’ONU.
Deux d’entre eux et leurs organisations, proches de l’extrême droite, sont particulièrement visés. La plainte repose sur le Code pénal français, qui sanctionne notamment le transfert forcé de populations, la ségrégation ou les persécutions dans le cadre d’une attaque systématique.
L’association espère ainsi ouvrir un front juridique inédit en France contre la colonisation, soutenue selon elle par les autorités israéliennes.
Nice Matin