Interview d'Emmanuel Macron: le président envisage "plusieurs référendums" dans "les mois à venir"

Soutien à l'Ukraine, guerre à Gaza, réforme des retraites, santé des jeunes, référendums,... Emmanuel Macron a abordé un large panel de thématiques lors d'une interview sur TF1 qui a duré près de trois heures. Le président français a notamment évoqué la tenue d'"une consultation multiple" dans les "mois qui viennent".
Concernant la fin de vie, le président français a indiqué que le référendum "peut-être une voie pour débloquer" la question "en cas d'enlisement" au Parlement. Lors de son intervention, Emmanuel Macron a qualifié de "honte" l'action du gouvernement israélien dans la bande de Gaza.
Ce direct est désormais terminé, merci de l'avoir suivi sur BFMTV.com.
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a dénoncé "un bavardage vain" d'Emmanuel Macron. "Pas même l'annonce d'un grand référendum n'est venue rehausser l'intérêt d'une prestation inutile", a écrit l'eurodéputé d'extrême droite.
"L'après-Macron se prépare maintenant, avec nous", a écrit Jordan Bardella sur X.
Le président des députés socialistes revient sur l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1.
"C'est un président sans majorité, sans légitimité et qui vient défendre un bilan sans nuance", tance Boris Vallaud sur BFMTV.
C'est la dernière question de l'émission posée à Emmanuel Macron: "comment vous projetez-vous?"
"Je suis le premier président à ne pas pouvoir me représenter", rappelle d'abord Emmanuel Macron qui n'a pas le droit de faire plus de deux quinquennats consécutifs depuis la révision constitutionnelle de 2008.
"Je pense chaque jour à une seule chose, notre pays, à avoir le moins de reproche possible, je me batterai jusqu'au bout", a encore assuré le chef de l'État.
Interrogé sur une éventuelle candidature à la présidentielle en 2032, Emmanuel Macron n'assure "n'avoir pas encore réfléchi".
François Bayrou sera auditionné demain par la commission d'enquête qui porte notamment sur Notre-Dame-de Bétharram.
Le Premier ministre va devoir se justifier devant les députés après plusieurs personnes auditionnées qui assurent qu'il était au courant des faits. Le centriste a toujours nié, lui, avoir eu connaissance du scandale dans cet établissement qui a accueilli plusieurs de ses enfants.
"Il a toute ma confiance. On en a beaucoup parlé, j'ai confiance en lui et il répondra à toutes les questions qu'on lui a posé", a défendu Emmanuel Macron.
C'est maintenant au tour de la journaliste de Blast Salomé Saqué d'interpeller le président sur la santé mentale des jeunes, très dégradée depuis le Covid-19.
"Toutes les mesures" n'ont pas encore été prises, regrette le président, tout en mettant en avant le dispositif Mon psy qui prend en charge plusieurs séances de thérapie par an.
Quant à l'explosion de la précarité des jeunes en France, le chef de l'État appelle à "un versement social unique" qui regrouperait toutes les aides sociales en un seul virement pour les étudiants qui ne vivent pas avec leurs parents.
Si la droite et le Rassemblement national demandent l'organisation d'un référendum sur l'immigration, Emmanuel Macron ne "voit" pas de consultation possible sur le sujet qui "permettrait d'être efficace".
"Je ne vois pas ce qui rentre dans l'article 11 de la Constitution", précise encore le président. Cet article cadre les sujets qui peuvent être abordés par le biais des référendums.
Le chef de l'État appelle à l'application des décrets issus de la loi immigration de décembre 2023.
Emmanuel Macron qui avait promis de consulter les Français le 31 décembre dernier, défend l'organisation de plusieurs référendums "en même temps", dans les "mois qui viennent".
"L’esprit c’est qu’on puisse sur de grandes réformes économiques ou sociales saisir nos compatriotes. D’ici à juin, le gouvernement va proposer plusieurs réformes, et ensuite je verrai lesquelles", me semblent valoir un référendum a encore expliqué le chef de l'État.
"À chaque fois qu’on est bloqué politiquement, on peut aller au référendum", a encore expliqué le président.
Interpellé par le journaliste Gilles Bouleau sur la proposition de référendum de François Bayrou sur les finances publiques, Emmanuel Macron lui répond.
"Si certaines peuvent aller au référendum, je dis pourquoi pas?", avance le chef de l'État. "Mais attention, la fiscalité et le budget c’est une compétence du Parlement, ce n'est pas un objet de référendum", a rappelé le président.
L'article 34 de la Constitution indique que c'est au Parlement que revient le vote des lois liées aux finances publiques.
Emmanuel Macron veut imposer "une vérification de l'âge sur les réseaux sociaux" pour "nos enfants et nos adolescents".
"C'est une compétence de l'Europe et il faut le faire", a encore avancé le chef de l'État.
Emmanuel Macron envisage un référendum sur la fin de vie "en cas d'enlisement" sur le sujet au Parlement.
Ça "peut-être une voie pour débloquer" la question, a encore expliqué le chef de l'État. Le chef de l'État s'était dit favorable à l'aide active à mourir, mettant ses pas dans ceux de la Convention citoyenne sur le sujet.
Le journaliste sportif Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot, demande au président comment il se positionne sur l'aide à mourir.
"Je souhaite que le texte" qui légifère sur le sujet "soit voté", lui répond Emmanuel Macron.
L'Assemblée nationale a ouvert les débats sur le développement des soins palliatifs et l'aide active à mourir hier.
Sylvie Eberena, championne de France en haltérophilie, interpelle le président sur le port du voile dans la pratique sportive.
"Je suis pour la charte olympique qui interdit le port de tous les signes religieux dans les compétitions", lui répond Emmanuel Macron. "La compétition, c'est pas la place des signes religieux", a encore jugé le président.
"Quant à la pratique du sport sur les terrains, c'est aux fédérations sportives de le dire", a cependant précisé Emmanuel Macron, appelant "au pragmatisme".
Robert Ménard demande à Emmanuel Macron ce qu'il compte faire contre la surpopulation carcérale.
"Oui, il y a des délinquants et des criminels qu'il faut mettre en prison", juge le chef de l'État. Pour y parvenir, il appelle à "louer" des places en prison, "là où elles sont disponibles", y compris à l'étranger.
3.000 places en préfabriqué doivent être construites dans les prochains mois, loin de la construction des 18.000 places prévues d'ici 2027.
Avec 81.599 détenus recensés au 1er février dernier, les prisons françaises n'ont jamais connu un nombre aussi élevé de personnes incarcérées. Les centres de détention ne comptent pourtant 62.363 places opérationnelles.
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin espère rétablir les "frais d'incarcération" pour les prisonniers pour financer notamment "le fonctionnement des prisons".
"C'est une mesure qui est pertinente", salue le chef de l'État.
L'ex-garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a qualifié de son côté cette idée "d'hérésie". Gérald Darmanin n'a pas donné le montant précis qui pourrait être demandé aux personnes incarcérées.
C'est maintenant au maire de Béziers Robert Ménard d'interpeller Emmanuel Macron sur l'explosion du trafic de drogue en France. L'édile, un temps proche de Marine Le Pen, regrette que les policiers municipaux n'aient pas plus de pouvoir en la matière.
Le locataire de l'Élysée souhait que "le gouvernement puisse prendre une loi qui donnera la possibilité, à tous les maires qui le souhaitent", que leur "police municipale puisse, avec son accord, travailler sous l'autorité du procureur pour pouvoir faire les saisines, les flagrances, les amendes forfaitaires délictuelles".
Emmanuel Macron est maintenant interrogé sur la question d'éventuelles sanctions contre Israël. Le chef de l'État se dit "ouvert" à une révision des "accords de coopération" entre l'Union européenne et Tel Aviv.
Ces accords contiennent notamment l'absence de droits de douane sur certains produits.
Après une vidéo d'un médecin urgentiste à Gaza, Emmanuel Macron juge que "ce que fait le gouvernement de Netanyahu" est inacceptable", sur la situation humanitaire.
"Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de médicaments, on ne peut pas sortir les blessés", a encore regretté le président, dénonçant "une honte".
Dans son dernier bilan, le ministère de la Santé du Hamas à Gaza recense au moins 2.326 personnes tuées depuis le 18 mars, ce qui porte à 52.418 le nombre total de morts dans le territoire palestinien dévasté en près de 19 mois de guerre.
Israël est confronté à des critiques internationales croissantes pour le blocage d'une aide vitale pour les Gazaouis, qui plonge le territoire dans une "catastrophe humanitaire" selon l'ONU.
À Gaza, la catastrophe humanitaire s'aggrave de jour en jour pendant que le plan d'Israël d'étendre ses opérations militaires suscite l'indignation internationale.
Interrogé sur l'opportunité d'utiliser le terme de génocide pour décrire la situation, Emmanuel Macron explique que "c'est aux historiens de le dire", "pas à un président".
"C'est un drame humanitaire et c'est inacceptable", a encore expliqué le président, jugeant que son "boulot était de tout faire pour que ça s'arrête".
Le chef de l'État réagit à une proposition d'Agnès Verdier-Molinié qui dirige un think tank libéral. Elle appelle à fusionner la carte d'identité avec la carte vitale, mettant ses pas dans ceux de Michel Barnier qui avait déjà posé le sujet sur la table.
"Oui pour avoir un document très simple, unique si c'est possible et si la Constitution le permet", lui répond Emmanuel Macron.
"J'assume totalement le quoi qu'il en coûte. Personne ne m'a dit de ne pas le faire", se défend Emmanuel Macron, en évoquant la période du Covid-19.
Le chef de l'État est interpellé par Agnès Verdier-Moliné, dirigeante d'un think tank libéral, sur le déficit de l'État. En 2024, le déficit s'est établi à 5,8% du PIB, contre 5,4% en 2023 et 4,7% en 2022.
Le chef de l'État demande au gouvernement "l'ouverture d'une conférence sociale sur notre modèle social" de protection.
"Notre modèle a 80 ans et repose beaucoup trop sur le travail aujourd'hui", juge Emmanuel Macron. Sur la table, on trouverait notamment les dossiers du grand âge, du chômage, de la sécurité sociale.
Interpellé par la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur la retraite à 64 ans, Emmanuel Macron indique que "c'est non" pour organiser un référendum sur l'abrogation de la retraite à 64 ans.
La réforme qui a commencé à s'appliquer en 2023 n'a pas été votée au Parlement. Alors Première ministre, Élisabeth Borne avait activé le 49.3 après des mois de manifestations.
"Si on abroge cette réforme, chaque année, il y a une dizaine de milliards d'euros à trouver", avance le chef de l'État. Sophie Binet évoque, elle, de son côté la taxe Zucman qui vise à taxer les patrimoines en France de plus de 100 millions, et qui permettrait de faire rentrer dans les caisses de l'État 20 milliards d'euros par an.
Des salariés du métallurgiste ArcelorMittal ont manifesté ce matin pour protester contre la suppression de plus de 600 emplois, après des années d'aides publiques.
"Je ne vais pas nationaliser ArcelorMittal", a avancé le chef de l'État.
Le sort de l'entreprise mobilise dans la classe politique, de la gauche qui réclame, comme la CGT, une nationalisation des hauts fourneaux français, à l'ancien ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.
L'ex-locataire de Bercy a estimé qu'il fallait "tout" faire pour sauver ArcelorMittal à Dunkerque, sans exclure une nationalisation "temporaire" et "de dernier recours" si l'entreprise ne remplissait pas ses obligations.
Le chef de l’État est revenu sur la question de la dissuasion nucléaire européenne.
"Je veux engager un débat, mais la France ne paiera pas pour la sécurité des autres, cela ne sera pas en soustraction de ce qu’on a, et la décision finale reviendra toujours à la France", a expliqué Emmanuel Macron.
"Nous sommes prêts à ouvrir une discussion", notamment sur le déploiement d’avions armés de "bombes" nucléaires dans d’autres pays européens, a cependant précisé le président.
À la tête de l'une des deux puissances nucléaires en Europe, Emmanuel Macron s'était dit déjà prêt le 28 février à "ouvrir la discussion" sur la dissuasion nucléaire à ses partenaires européens.
Même les Ukrainiens ont la "lucidité de dire" qu'ils ne pourront pas reprendre tous leurs territoires à l'issue du conflit avec la Russie, a avancé le chef de l'État.
La Crimée, dans le giron russe, depuis 2014, devrait faire partie des points de négociation entre la Russie et l'Ukraine. Ce territoire devrait en toute probabilité rester russe en cas de paix entre les deux pays.
Emmanuel Macron juge que "la Russie ne s'arrêtera pas là si on la laisse faire", expliquant "faire" avec ses homologues européens "le maximum".
"On ne veut pas déclencher un troisième conflit mondial", a cependant insisté le chef de l'État, rappelant que le "rôle des Européens n'était pas d'être sur la ligne de front" à la frontière entre la Russie et l'Ukraine.
Emmanuel Macron ferme la porte à la saisie des avoirs russes pour financer la défense ukrainienne. Nous n'avons pas "le cadre légal" pour utiliser ces avoirs, a affirmé le chef de l'État.
Depuis le début de l’invasion en Ukraine, l’Union européenne a imposé des sanctions économiques à la Russie, dont le gel des avoirs russes détenus sur son territoire. Ils sont estimés à 24,9 milliards d’euros.
Les intérêts générés par ces fonds sont utilisés au profit de l'Ukraine. Ils représentent environ 3 milliards d'euros par an. Le président des députés Renaissance Gabriel Attal fait partie de ceux qui demandent la saisie des avoirs russes. Une résolution des députés a déjà été adoptée en ce sens en mars.
Le président a cependant promis des sanctions "dans les prochains jours" contre la Russie si le cessez-le-feu n'est pas appliqué.
Interpellé sur un sondage Ifop qui montre que 69% des personnes interrogées trouvent que "La France change plutôt en mal", Emmanuel Macron défend son bilan, après 8 ans à l'Élysée.
"Notre pays se caractérise par une forme de pessimisme sur lui-même", regrette le chef de l'État.
"Il y a bien des difficultés au quotidien", a cependant reconnu le chef de l'État, citant notamment "les plans sociaux" et "le travail qui ne paie pas assez". "On a essayé de tenir face aux crises", a défendu le président, jugeant qu'on "avait repris du muscle et réindustrialisé" le pays.
L'interview du chef de l'État vient de commencer sur TF1. Elle devrait durer environ deux heures.
Le président sera entouré par 100 m2 d'écrans. Interviendront notamment la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur la réforme des retraites et les licenciements chez ArcelorMittal, le YouTubeur Tibo Inshape sur le sport à l'école ou encore Cécile Duflot, directrice de l'ONG de lutte contre les inégalités Oxfam, sur une éventuelle taxe sur l'héritage.
Après sa traversée du désert à la suite de la dissolution ratée de l'Assemblée nationale, le chef de l'État entend montrer qu'il a repris la main.
Avec ses plus de 26 millions d'abonnées sur Youtube, l'influenceur Tibo InShape va interpeller Emmanuel Macron lors de son interview sur TF1 ce soir.
Malgré les polémiques, celui qui est le premier youtubeur de France, a toujours multiplié les prises de position politiques. Un engagement qui fait figure d'exception parmi les autres créateurs de contenus star.
Le vidéaste a déjà fait une incursion en macronie. En 2019, il faisait la la promotion du service national universel (SNU) accompagné par Gabriel Attal, alors secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la jeunesse
Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié dimanche, 83% des personnes interrogées sont favorables à l’organisation d’un référendum.
Elles souhaitent majoritairement être consultées sur la dépense publique, la dette et les impôts ou encore les retraites et l'immigration.
L'organisation d'un ou de plusieurs référendums suscite l'inquiétude dans le camp du président.
"Le président prend un vrai risque en redescendant dans l'arène s'il propose un ou plusieurs référendums aux Français, alors qu'il retrouve quelques couleurs dans l'opinion. Est-ce vraiment stratégique?", s'inquiète un député du bloc central auprès de BFMTV.
"On attend Macron au tournant!", affirme encore un cadre de gauche qui soupçonne surtout le chef de l'État de vouloir profiter d'une séquence internationale où son action est jugée consensuelle sur l'Ukraine et face à Donald Trump pour revenir au centre du jeu.
Les pistes de référendums envisagées par Macron à retrouver ici dans notre article.
Régulièrement brandie par le chef de l'État ces dernières années, évoquée à nouveau lors de ses vœux aux Français le 31 décembre dernier, l'organisation d'une grande consultation des Français devrait très probablement être annoncée par le président ce soir.
Parmi les sujets possibles, on trouve l'interdiction des écrans ou des téléphones pour les plus jeunes, déjà évoquée par le chef de l'État lors d'une conférence de presse en janvier 2024 puis en juin 2024.
Autre possibilité sur la table: l'organisation d'un référendum sur les collectivités territoriales pour simplifier les différents niveaux de responsabilité.
François Bayrou avait réclamé de son côté l'organisation d'un référendum sur le redressement des finances publiques. Mais la macronie n'y croit pas beaucoup.
Le président pourrait par ailleurs choisir de demander aux Français de se prononcer sur plusieurs sujets le même jour.
Retrouvez notre article sur ce qu'il faut attendre de l'interview d'Emmanuel Macron.
Relativement discret sur la scène intérieure depuis le fiasco de la dissolution à l'été dernier, le chef de l'État va s'exprimer ce soir pour donner sa vision des "défis de la France".
Emmanuel Macron sera notamment interpellée par la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet avec qui il évoquera la question de la retraite à 64 ans.
Il sera également confronté à l'économiste libérale Agnès Verdier-Moliné, le YouTubeur Tibo InShape, le journaliste sportif Charles Biétry ou encore la journaliste spécialiste du climat Salomé Saqué.
Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans ce direct consacré à l'interview d'Emmanuel Macron ce soir sur TF1. Le chef de l'État commencera à s'exprimer à partir de 20h10 pour une durée d'environ 2 heures.
BFM TV