Billet. « Nous gouvernerons bientôt… » mais avec qui ?

Nous voilà donc à une semaine de la rentrée, à l’heure des bouchons, des grandes résolutions et accessoirement de Jean-Luc Mélenchon.
L’université d’été de la France insoumise s’est installée, cette année encore, à Chateauneuf-sur-Isère, à trois ou quatre pas de Valence. Des débats, des invités et le discours du “patron”. La tradition. Avec le ton et l’éloquence qu’on lui connaît, le leader Mélenchon a de nouveau défait et refait le monde, dénoncé « l’abomination du génocide » en cours à Gaza, les dirigeants européens « qui lèchent les babouches de Monsieur Trump…» Et lancé : «Les gringos ne font pas la loi chez nous .» Tout cela avant d’en appeler à la grève générale le 10 septembre, comme un préalable à la motion de censure que son parti déposera pour renverser le gouvernement Bayrou.
Il y aurait beaucoup à dire et écrire sur le rendez-vous de LFI dans la Drôme, c’est d’ailleurs ce qu’aurait aimé faire un journaliste du Monde si les Insoumis ne lui en avaient pas interdit l’entrée. Lui, l’auteur d’un livre qui leur a déplu. Beaucoup à dire aussi sur cette conclusion de Jean-Luc Mélenchon : « Nous gouvernerons bientôt .»
Nous ? Qui nous ? Quand on sait que le Nouveau front populaire a du plomb dans l’aile, on ne voit pas, aujourd’hui, comment LFI pourrait gouverner seule ou même accompagnée. L’union est toujours possible, l’écologiste Marine Tondelier la réclame même pour la présidentielle de 2027. Cependant, la personnalité et l’ambition de Jean-Luc Mélenchon, quoiqu’il en dise, demeurent problématiques, pour ne pas dire plus, auprès de potentiels partenaires. Ce 10 septembre, qui devrait rassembler la gauche, aura-t-il des lendemains ? L’omniprésent “Je” de Mélenchon va-t-il se fondre dans un “Nous ” rassembleur ?
À une semaine de la rentrée, voici l’heure des bouchons ou des grandes résolutions. À suivre…
Le Dauphiné libéré