Bétharram: les Ecologistes proposent "un plan d'urgence" pour la protection de l'enfance

Créer un ministère de l'Enfance, renforcer le contrôle des établissements scolaires, étendre le contrôle des antécédents judiciaires à tout professionnel exerçant auprès de mineurs: les Écologistes ont présenté ce mardi 13 mai un plan d'urgence pour la protection de l'enfance, à la veille de l'audition de François Bayrou sur Bétharram.
"Il est temps que le Premier ministre sorte du déni", a déclaré la présidente des députés Écologistes Cyrielle Chatelain, lors d'une conférence de presse, alors que François Bayrou doit être entendu mercredi par la commission d'enquête sur les modalités du contrôle par l'État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires, créée en février dans le sillage de l'affaire de Notre-Dame de Bétharram.
"Il est corroboré par plusieurs témoignages qu'il était au courant" de ces violences, "il doit reconnaitre ses mensonges, présenter ses excuses et en tirer les conclusions", a-t-elle insisté, en interrogeant: "peut-on être Premier ministre quand on a menti à L'Assemblée nationale?".
Mais au delà de l'affaire, "c'est tout une société qui est dans le déni. Nous échouons à protéger nos enfants", a ajouté la députée, tandis que le patron des sénateurs écologistes Guillaume Gontard a déploré "la dérive qu'on voit s'installer" chez certains responsables politiques, qui voient l'enfance sous le prisme de "la délinquance".
"On ne veut pas que Bayrou soit l'arbre qui cache la forêt de la protection de l'enfance", a abondé la secrétaire nationale du parti, Marine Tondelier.
Soulignant les défaillances de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), les Écologistes appellent à des réformes de la politique de protection de l'enfance, à un réengagement de l'État aux cotés des départements (en charge de l'ASE), mais aussi à la création d'un "ministère de l'Enfance", qui engloberait l'éducation nationale et la politique familiale.
Au total, il proposent une quinzaine de mesures, comme étendre la protection sociale aux 18-25 ans (accès au RSA, allocation d'autonomie, etc), étendre le contrôle systématiques des antécédents judiciaires à l'ensemble des professionnels en contact avec des enfants, notamment dans les secteurs culturels, sportifs, et associatifs, ou créer 7.500 postes d'infirmiers scolaires.
Les députés écologistes vont par ailleurs déposer une proposition de loi sur la défaillance des contrôles des établissements scolaires, a indiqué le député Arnaud Bonnet, précisant que d'autres textes transpartisans étaient en préparation.
Une délégation d'élus doit rencontrer dans l'après-midi la ministre de l'Éducation Élisabeth Borne, pour réclamer le renforcement des contrôles des établissements privés sous contrat et dénoncer les conditions de travail dégradées et la crise des vocations.
BFM TV