En direct, guerres au Proche-Orient : Israël annonce avoir récupéré « au cœur de la Syrie » le corps d’un soldat tué au Liban en 1982
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé qu’une « opération spéciale » menée par le Mossad, les services de renseignement extérieur, et l’armée avait permis de rapatrier le corps du sergent Zvi Feldman, un soldat israélien tué lors de la bataille de Sultan Yacoub, au Liban, en juin 1982.
Dans un communiqué distinct du Mossad et de l’armée de l’Etat hébreu, il est précisé que le corps a été « localisé au cœur de la Syrie et rapatrié en Israël (…). Le retour [du corps] du sergent Feldman a été permis grâce à une opération complexe et clandestine, rendue possible par un renseignement précis et l’usage de capacités opérationnelles faisant preuve d’ingéniosité et de courage », ont-ils ajouté. Aucune information n’a été fournie sur la date de cette opération.
Zvi Feldman a été formellement identifié grâce à des tests génétiques et sa famille a été informée, a précisé l’armée.
« Huit personnes, y compris quatre enfants âgés de 2 à 5 ans et deux femmes », ont été tuées dans un bombardement israélien sur des tentes abritant des personnes déplacées à Khan Younès, a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile dans l’enclave palestinienne, à l’Agence France-Presse (AFP). L’armée israélienne n’a pas communiqué à ce sujet pour le moment.
Des images tournées par l’AFP montrent des secouristes, dans l’obscurité, évacuant par ambulance des corps, l’un dans un sac en plastique blanc, l’autre dans une couverture, ainsi qu’un bébé blessé.
Selon M. Bassal, des avions de chasse israéliens ont, dans la nuit de samedi à dimanche, pris pour cible trois tentes abritant des dizaines de déplacés à Khan Younès et détruit à l’explosif cinq maisons dans l’est de la ville de Gaza et effectué des tirs d’artillerie sur la localité d’Abassa, à l’est de Khan Younès, sans qu’il ait été fait état de blessés.
Après que la branche armée du Hamas a diffusé plus tôt samedi une nouvelle vidéo de deux otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, le Forum des familles d’otages, la plus grande association de proches d’otages en Israël, a confirmé l’identité des deux hommes figurant dans la vidéo. Il s’agit bien de Yossef-Haïm Ohana, 24 ans, et d’Elkana Bohbot, 36 ans, enlevés lors de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas, le 7 octobre 2023, en Israël. Leurs familles ont autorisé la publication par les médias de la vidéo.
Les deux hommes sont filmés dans un petit espace confiné : le crâne rasé et le bras tatoué, Yossef-Haïm Ohana, assis en tailleur, s’exprime en agitant les mains, tandis qu’Elkana Bohbot, visiblement affaibli et allongé sous une couverture, garde le silence.
Parlant sous la contrainte comme tous les otages apparaissant dans les vidéos des Brigades Ezzedine Al-Qassam, Yossef-Haïm Ohana explique qu’Elkana Bohbot est en mauvaise santé physique et mentale, et appelle les dirigeants israéliens à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza.
« Qu’ils soient encore là-bas est une honte », a réagi la famille Bohbot dans un communiqué, ajoutant : « Elkana et Yossef hurlent à l’aide. Alors que tout le peuple d’Israël entend leurs appels, une poignée de décideurs refuse de les écouter ».
Le 10/05 à 20:43 En photos 📷
Le 10/05 à 19:01 Bande de Gaza
« Quinze morts du fait des frappes aériennes israéliennes sur Gaza depuis l’aube », a déclaré samedi à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable de la défense civile à Gaza, Mohammed Al-Moughayir. L’armée israélienne, qui a repris son offensive contre le Hamas dans l’enclave palestinienne le 18 mars après une trêve de deux mois, n’a pas commenté cette annonce à ce stade.
La frappe la plus meurtrière – cinq morts, selon M. Moughayir – s’est produite sur une tente abritant des personnes déplacées dans la ville de Gaza, dans le nord du territoire palestinien. Des images de l’AFP sur place montrent des gens se recueillant devant cinq linceuls blancs, de tailles différentes.
Parmi les dix autres victimes dénombrées samedi, M. Moughayir a évoqué quatre personnes tuées dans un bombardement à Deir Al-Balah (Centre), un enfant tué par un tir des forces navales israéliennes sur la côte de Rafah (Sud), et une autre personne qui a été tuée dans une frappe sur une cuisine solidaire dans la ville de Gaza.
Le 10/05 à 18:30 Pour approfondir
Par Samuel Forey

La crise humanitaire qui sévit à Gaza et qui a atteint un paroxysme avec le blocage des livraisons d’aide par Israël depuis le 2 mars pourrait encore s’aggraver si l’Etat hébreu met en place le plan approuvé par son cabinet de sécurité dans la semaine du 5 mai. Sur le plan militaire, il s’agit d’entreprendre une offensive d’envergure pour s’emparer de l’ensemble de l’enclave, puis de l’occuper pour une durée indéterminée. Sur le plan humanitaire, l’objectif est de prendre le contrôle de la distribution de l’aide, dont le gouvernement estime qu’elle est détournée par le Hamas, en s’affranchissant des mécanismes mis en place par la communauté internationale, et, au premier plan, les Nations unies.
La branche armée du mouvement islamiste palestinien a diffusé samedi une vidéo de deux otages israéliens en vie à Gaza.
Les médias israéliens ont identifié les deux hommes figurant dans la vidéo d’un peu plus de trois minutes comme étant Yossef-Haïm Ohana, 24 ans, et Elkana Bohbot, 36 ans, enlevés lors de l’attaque terroriste perpétrée par le Hamas le 7 octobre 2023. L’Agence France-Presse n’était pas en mesure de déterminer la date de l’enregistrement.
Les deux hommes sont filmés dans un espace confiné, l’un assis en tailleur, le crâne rasé ; l’autre, allongé sous une couverture, visiblement affaibli et gardant le silence. Parlant sous la contrainte comme tous les otages apparaissant dans les vidéos des Brigades Ezzedine Al-Qassam, l’homme au crâne rasé explique que son compagnon est dans un état physique et mental très difficile, et appelle les dirigeants israéliens à mettre fin à la guerre à Gaza.
Yossef-Haïm Ohana et Elkana Bohbot étaient déjà apparus dans des vidéos diffusées par le Hamas depuis leur enlèvement.
Lors de l’attaque du 7-Octobre, 251 personnes avaient été enlevées. Cinquante-huit otages sont encore retenus à Gaza, dont 24 sont encore vivants, selon l’armée israélienne. Le Hamas retient également la dépouille d’un soldat israélien tué lors d’une précédente guerre à Gaza, en 2014.
Le nouveau chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, a appelé samedi à « des discussions sérieuses en vue d’un cessez-le-feu » à Gaza, où la situation humanitaire « est désormais insupportable ». Il est « impératif d’entamer » ces négociations « dans le but de libérer tous les otages et d’assurer l’approvisionnement de la population de Gaza », a-t-il déclaré à Berlin, selon des propos rapportés par son ministère.
Tout en réaffirmant le soutien sans faille de Berlin envers Israël, dont la sécurité fait partie de la « raison d’Etat allemande » du fait de sa responsabilité dans la Shoah, M. Wadephul a annoncé qu’il allait « s’enquérir de l’objectif stratégique des combats, qui se sont intensifiés depuis mars ». Il doit s’entretenir avec son homologue, Gideon Saar, et devrait aussi rencontrer dimanche le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
L’armée israélienne avait repris son offensive sur le territoire le 18 mars, mettant fin à deux mois de trêve avec le Hamas.
Mardi, le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz, avait exprimé son « inquiétude considérable » sur la situation à Gaza, et exigé d’Israël qu’il y « respecte ses obligations humanitaires ». Il avait alors annoncé que M. Wadephul se rendrait en fin de semaine, « à [sa] demande », en Israël.
La bande de Gaza, dont la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants ont déjà été déplacés depuis le début de la guerre lancée par Israël en représailles de l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023, est soumise à un blocus hermétique depuis le 2 mars et en proie à une grave crise humanitaire.
Le 10/05 à 12:32 Bande de Gaza
« Cinq [morts] et des blessés dans une frappe aérienne [israélienne] contre une tente dans le quartier de Sabra », dans la ville de Gaza, a déclaré Mahmoud Bassal, le porte-parole de la défense civile à Gaza, à l’Agence France-Presse. Selon Omar Abou Al-Kass, qui se présente comme le grand-père maternel des enfants, les victimes sont un couple et ses trois enfants, tués dans leur sommeil.
L’armée israélienne, qui a repris son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza le 18 mars, après une trêve de deux mois, n’a pas commenté à ce stade.
Depuis les représailles israéliennes lancées après les attaques du 7-Octobre, 52 787 personnes sont mortes dans l’enclave palestinienne, en majorité des civils, selon des données du ministère de la santé de la bande de Gaza, administrée par le Hamas, jugées fiables par l’Organisation des Nations unies.
Le 10/05 à 05:48 Bande de Gaza
Des milliers de personnes se sont rassemblées, vendredi, à Jérusalem, pour une conférence en faveur de la paix. L’événement, qui a eu lieu au Centre international de conventions, avait été organisé par une coalition d’environ 60 organisations locales œuvrant pour une résolution politique du conflit israélo-palestinien.
A cette occasion, l’ancien premier ministre israélien Ehoud Olmert et l’ex-chef de la diplomatie palestinienne Nasser Al-Kidwa ont présenté leur plan de paix, dévoilé pour la première fois l’an dernier.
« Seule une solution à deux Etats peut permettre un changement radical pour notre pays et l’ensemble de la région », a affirmé M. Olmert, prédécesseur centriste de l’actuel premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. « Il faut mettre fin à la guerre et se retirer de Gaza. Gaza est palestinienne (…) et doit faire partie d’un Etat palestinien », a-t-il plaidé.
Il a appelé à la mise en place d’une « force de sécurité intérieure » relevant de l’Autorité palestinienne, dotée de « pouvoirs objectifs (…) pour reconstruire la bande de Gaza sans la participation » du Hamas.

Nasser Al-Kidwa, neveu de l’ex-dirigeant palestinien Yasser Arafat, s’exprimait, lui, par visioconférence de la Cisjordanie occupée. Il a confirmé que leur proposition de paix reposait sur une solution à deux Etats, incluant un échange de 4,4 % de territoire entre Israël et un futur Etat palestinien.

Selon le plan dévoilé l’an dernier, Israël annexerait les principales colonies juives en Cisjordanie, notamment certaines zones autour de Jérusalem. En contrepartie, un territoire israélien de superficie équivalente serait cédé à un futur Etat palestinien, ont-ils dit. Leur vision d’une solution à deux Etats s’appuie sur les frontières d’Israël du 4 juin 1967, avant l’occupation de la Cisjordanie.
Le plan Olmert-Kidwa préconise également une souveraineté partagée sur la Vieille Ville de Jérusalem, avec une tutelle dont feraient partie Israël et un Etat palestinien.

Le 10/05 à 05:47 L’essentiel
- L’armée israélienne « poursuit son siège étroit sur les camps de réfugiés de Tulkarem et de Nour Shams », en Cisjordanie, a rapporté, vendredi, l’agence de presse palestinienne WAFa, qui a fait état de « raids dans les quartiers, de tirs nourris sur les maisons et les véhicules, de l’utilisation de bombes assourdissantes et de drones ».
- Israël a promis de répondre « vigoureusement » aux tirs de missiles du Yémen. De leur côté, les rebelles yéménites houthistes ont affirmé, vendredi, avoir visé l’aéroport de Tel-Aviv, en Israël.
- Une nouvelle fondation sera prochainement chargée de la gestion de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, a annoncé Tammy Bruce, porte-parole du département d’Etat américain.
- Il est « très difficile d’imaginer toute opération humanitaire sans l’UNRWA » dans la bande de Gaza, a réagi, vendredi, Juliette Touma, la porte-parole de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens.
Le Monde