«Si les fast-foods n’étaient pas là, il y aurait des vitrines vides» : dans une commune de l’Aisne, le maire veut limiter les kebabs
A Fère-en-Tardenois, quatre commerces de restauration rapide se partagent le bourg, au grand dam de l’édile qui a tenté de freiner leur installation. «Libé» s’est rendu dans cette petite ville des Hauts-de-France, où les habitants oscillent entre menus à petits prix et inquiétude face à la concurrence et à la malbouffe.
Certains jours c’est nuggets, d’autres c’est tenders. Si le menu se nuance selon l’humeur, Zoé et Eloïse, étudiantes de 18 ans, restent fidèles au Happy Grill de Fère-en-Tardenois (Aisne). Pour faire un repas économique, les deux copines, qui vivent dans des villages alentours, n’ont guère le choix : le premier McDonald’s se situe à Fismes. Vingt minutes de voiture, pas d’accès par les transports en commun (encore moins depuis que le train ne marque plus l’arrêt à Fère), c’est vite vu. «Au collège, on venait le mercredi, c’était le début de l’indépendance», se rappelle Eloïse, qui se destine à être infirmière. «On aime bien, c’est très coloré», complète Zoé, qui elle se verrait bien enseigner l’anglais.
Mohamed, le tenancier, a mis du soin dans la décoration, inspirée des diners américains des années 50-60. Avec ses banquettes rouges en skaï, son motif de voiture style Corvette sur les carreaux du comptoir, ou encore ses plaques métalliques au mur vantant des marques de soda et représentant des pin-up, il semble sortir tout droit de
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