Un nageur québécois rebondit de belle façon après avoir raté les Jeux de Paris par des poussières

Après avoir raté sa qualification olympique pour Paris par des poussières, le nageur Antoine Sauvé aurait pu broyer du noir et s’apitoyer sur son sort pendant longtemps, mais il a plutôt redoublé d’ardeur et il a obtenu sa sélection pour le championnat mondial qui prendra l’affiche du 27 juillet au 3 août à Singapour.
Dans une course très serrée au 200 m libre, le nageur de Mont-Royal avait terminé au 5e rang à 0,04 s de Jeremy Bagshaw, qui avait mérité le dernier laissez-passer disponible à ses 5e Essais olympiques.
«Ce ne fut pas évident sur le coup, a reconnu Sauvé, et j’ai eu besoin de deux semaines pour me remettre sur pied. Si ça avait été un jeune qui était passé devant moi, cela aurait été encore plus déprimant. Pour Jeremy, il s’agissait de sa dernière occasion de se qualifier pour les Olympiques alors que j’étais encore tout jeune à 18 ans. Je me disais que j’aurais l’occasion de me reprendre. Ce fut ma façon de gérer la situation.»
Nouveau recordman canadienÀ peine un an plus tard, Sauvé se retrouve dans un tout autre état d’esprit. Aux Essais à Victoria le 12 juin, il a battu l’un des plus vieux records canadiens de l’histoire en abaissant la marque de Brent Hayden au 200 m libre établie aux Jeux de Pékin en 2008.
Sauvé a signé un temps de 1 min 46,39 s, retranchant un 0,01 s à la marque du médaillé de bronze au 100 m libre des Jeux de Londres en 2012.
«Oui je suis content de m’être qualifié pour ma première épreuve individuelle en carrière au mondial senior, mais avoir réussi un record canadien est ce qui me rend fier, a-t-il raconté. Après ma course, j’ai reçu un message texte de sa part.»
«C’était émouvant de recevoir son message et c’était beau à voir comment il capotait et qu’il était heureux pour moi, de poursuivre le nageur du club CAMO. Il m’a dit de ne pas hésiter à le contacter si je voulais des conseils. Je ne l’ai pas encore fait, mais ça va peut-être arriver cette semaine ou lors des mondiaux.»
Un record canadien en finale BÉcarté de la finale A en raison d’un temps trop lent lors des préliminaires, Sauvé a réussi son standard pour le mondial en finale B, ce qu’on voit très rarement.
«J’étais sous le choc quand j’ai vu que je n’étais pas qualifié pour la finale A mais, au final, cela ne m’a tant affecté. J’aurais facilement pu me qualifier, mais j’ai manqué d’efforts en sous-estimant les temps que les autres allaient faire.»
Malgré le choc, le protégé de Claude St-Jean croyait encore en ses chances. «Je n’étais pas stressé et j’ai dit aux gars que j’allais les battre, a-t-il raconté. Ce fut un pur plaisir, cette course. Parce que je suis le seul qui a réussi son standard dans les deux finales, on m’a sélectionné.»
«Un premier vrai mondial»S’il disputera sa première épreuve individuelle, Sauvé, qui a suivi les traces de son frère Pierre-Alexandre et de sa sœur Catherine en natation, a toutefois participé au mondial à l’hiver 2024 au Qatar, mais cet accomplissement n’avait pas la même valeur à ses yeux.
«Ça va être mon premier vrai championnat mondial, a-t-il affirmé. Au Qatar, ce n’était pas le même niveau que nous allons retrouver cette année parce qu’il s’agissait d’une année olympique et qu’on comptait plusieurs absents. Je veux avoir du plaisir, mais j’ai confiance en mon entraînement. Nous avons fait un gros bloc. Ce fut difficile, mais ça va payer au mondial.»
En plus du 200 m libre, Sauvé prendra part aux relais 4 x 100 m libre et 4 x 200 m libre. Si les épreuves de natation en piscine ne débutent que le 27 juillet, les mondiaux aquatiques ont pris leur envol, vendredi dernier, avec le tournoi de water-polo.
Sauvé pourra compter sur la présence de son entraîneur, qui dirigera l’équipe du Qatar dont fait partie son coéquipier à CAMO Ali Sayed.
LE Journal de Montreal