Tour de France 2025. Evenepoel, Vauquelin, Décathlon... Côté mercato, c'est l'heure des grandes manoeuvres

A l'approche du 1er août, l'avenir de nombreux coureurs du peloton se joue actuellement. Quelques têtes d'affiche de ce Tour de France ne savent pas encore sous quel maillot ils courront en 2026.
C’est sur les jours de repos du Tour de France que les contrats se discutent, se négocient, se finalisent. Cette affirmation n’est plus très vraie : une grande partie des transferts cyclistes sont désormais ficelés bien en amont. On parle de semaines, de mois, voire même d’années auparavant. C’est toutefois toujours pendant la Grande Boucle que la moindre rumeur peut se propager comme une traînée de poudre et prendre une ampleur phénoménale : Remco Evenepoel peut en témoigner. Alors que le 1er août, date des premières officialisations, approche dangereusement, tour d’horizon des grands mouvements attendus ou qui font jaser la planète cyclisme.
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Evenepoel, le serpent de mer du départ« 2026, c’est loin. » Remco Evenepoel a choisi de répondre, mais aussi de balayer d’un revers de la main les questions pressantes quant à son éventuel départ de chez Soudal Quick-Step, l’an prochain. À l’occasion d’une conférence de presse donnée ce mardi à Toulouse, le Belge a évidemment été interrogé sur les rumeurs insistantes l’envoyant vers d’autres horizons. « Je ne peux pas commenter cela car ce sont des spéculations, et il faut que tout le monde reste content. Beaucoup de choses se passent, mais c’est le cas depuis des années. » Énigmatique, le double champion olympique, qui assure aussi que « beaucoup de chose [qu’il lit] ne sont pas vraies ».
Le troisième du dernier Tour de France, encore en position d’être le troisième homme de cette édition 2025, est envoyé volontiers vers l’écurie allemande RedBull-Bora-Hansgrohe dans quelques mois. Pourquoi ? Car la structure qu’a rejoint en 2024 la marque de boisson énergisante est sans doute la seule capable de payer l’indemnité de transfert d’Evenepoel (ce qu’elle avait fait l’hiver dernier avec Maxim Van Gils), mais aussi de rémunérer le deuxième cycliste le mieux payé au monde (derrière Tadej Pogacar). Autre argument : celui du vélo. RedBull roule sur Specialized, comme Remco, lié personnellement à la marque.
Si le nom d’Evenepoel a aussi été associé à la structure Ineos-Grenadiers ces dernières années (aussi plus discrètement à Lidl-Trek), il semble désormais peu probable que la formation britannique puisse s’attacher ses services. Alors, partira ou partira pas après avoir couru ses six premières années professionnelles avec cette même équipe Soudal Quick-Step ? « Oui, un transfert est peut-être possible », a commenté dans un podcast interne Ralph Denk, manager des principaux intéressés : « Remco a un contrat avec son équipe actuelle. Il doit d’abord discuter avec elle de son éventuel départ. Il doit ensuite trouver une solution. »
Chez Decathlon, le changement c'est maintenant
C’est l’équipe qui va connaître le plus de mouvements. Alors qu’un nouveau co-sponsor va remplacer AG2R et que Decathlon a pris possession de l’équipe française, qui veut s’inscrire à terme dans le top 3 mondial (et vise le Tour d’ici 2030 avec sa pépite Paul Seixas), un tiers de l’effectif actuel va changer (et encore 30 % aux mercatos suivants). Entre non-reconductions, souhaits de départ et propositions non-satisfaisantes, l’équipe basée en Savoie aura un tout autre visage en 2026.
Avec l’objectif des classiques et des sprints en 2026 (et un budget en hausse de 10 millions d’euros, atteignant les 40 millions), le Néerlandais Olav Kooij, le Belge Tiesj Benoot (Visma) et le Danois Tobias Lund Andresen (PicNic) devraient être les principales têtes d’affiche, épaulés de nombreux soutiens (Cees Bol, Daan Hoole, Robbe Ghys). D’autres recrues sont attendues alors qu’un seul jeune de l’équipe développement passera au niveau supérieur (pas la grande promesse Aubin Sparfel, qui continue avec la Continentale).
La quasi-totalité des coureurs en fin de contrat cette année sont sur le départ : Bruno Armirail (Visma), Sam Benett, Clément Berthet, Geoffrey Bouchard, Benoît Cosnefroy, Dries de Bondt, le champion de France Dorian Godon (Ineos), Victor Lafay, Nans Peters, Bastien Tronchon (Groupama-FDJ) et Andrea Vendrame.
L’avenir de la formation bretonne Arkéa-B&B Hotels est en suspens. L’équipe d’Emmanuel Hubert, déjà assurée de perdre ses deux sponsors-titre actuels à la fin de l’année, espère toujours pouvoir trouver un – ou plusieurs – nouveaux partenaires pour repartir la saison prochaine. Mais face à l’incertitude, aucun des 27 coureurs de l’équipe principale ne peut fermer la porte à un départ. C’est le cas de Kévin Vauquelin, nouvelle coqueluche des Français depuis le Grand Départ à Lille. Le Normand peut s’appuyer sur son excellent début de saison (victoires sur l’Étoile de Bessèges, le Région Pays de la Loire Tour, 2e place sur la Flèche Wallonne, leader du général jusqu’à la dernière étape du Tour de Suisse…) pour attirer les intéressés. D’après La Gazzetta dello Sport, le coureur de 23 ans serait proche de rejoindre Ineos-Grenadiers.
Pour Arnaud Démare (33 ans, 97 victoires chez les professionnels) en revanche, la question de la retraite risque forcément de se poser. Si la situation est un peu moins précaire chez TotalEnergies, le sponsor principal ayant assuré qu’il restera en 2026, Pierre Latour est lui dans l’incertitude quant à son envie de rester dans le peloton. Pour Bryan Coquard (33 ans), en fin de contrat chez Cofidis, la retraite semble également se rapprocher.
Au sujet de Julien Bernard (33 ans), qui n’avait pas caché sa déception de ne pas faire un nouveau Tour sous les couleurs de la Lidl-Trek, Le Bien Public expliquait récemment qu’il « devrait rester fidèle à son équipe de toujours ». De quoi laisser penser qu’une prolongation est à l’ordre du jour pour le Bourguignon, coureur de la formation américaine depuis dix ans.
Chez les cadors, Roglic en passe de prolonger ?
Du côté des cadors du peloton, l’été pourrait être assez calme. Un temps annoncé chez Movistar, Juan Ayuso devrait par exemple bien rester chez UAE malgré un Tour d’Italie manqué en mai dernier.
Une incertitude demeure toutefois pour Primoz Roglic (35 ans). Le Slovène, arrivé en 2024 à la BORA – Hansgrohe – Red Bull pour ne pas rester dans l’ombre de Jonas Vingegaard chez Visma, est déjà en fin de contrat. Et, forcément, une éventuelle arrivée de Remco Evenepoel aurait tendance à lui rappeler de mauvais souvenirs. D’après le journaliste Daniel Benson, bien rencardé sur le mercato du peloton, la tendance est toutefois à une prolongation pour au moins une saison supplémentaire.
L'Est Républicain