Tour de France 2025 : en Mayenne au cul des vaches, l’autre peuple des bas-côtés

Un jour, une vache a planté ses yeux pleins de quiétude dans ceux de Warren Barguil. Il était alors un jeune coureur, en solitaire dans une descente du Tourmalet, lors d’un Tour voilà une décennie. Au croisement de leurs regards, le coureur a pensé : «Est-ce qu’elle va avancer ?» Planter ses cornes dans sa peau sans couenne ? Le flanquer dans le vide ? Lui meugler au nez ? La vache a la vision paresseuse. En saccade mais sans hâte, une image par une image. Au premier flash, celle du Tourmalet a vu ce gamin, le cul levé de sa selle et posé sur le cadre, le buste collé au guidon de sa monture, perçant la montagne à 90 km/h. Elle a ralenti sa traversée de la route et le coureur lui a filé devant. Au deuxième flash, elle a vu la moto de France Télés qui suivait Barguil. Elle a dit : «Toi, attends une seconde.» Puis elle a sauté sur le bas-côté.
Ce samedi 12 juillet, le goudron de la route du Tour a rissolé. Le peloton est resté grégaire pour cette étape de «transition» depuis Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine). Il a franchi les fourragères, les prés parfois vidés de leur population, les champs roux de chaume. Une brèche dans le territoire rural et agricole de la Mayenne, département qui compte à la fois p
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