Paris 2024, «ce n’est pas son apogée» : Léon Marchand vise toujours plus haut aux Mondiaux de natation

C’est peu dire que sa ligne d’eau sera des plus scrutées ce mercredi 30 juillet à Singapour. Un an après avoir sublimé les Jeux de Paris 2024 en raflant quatre médailles d’or en individuel, Léon Marchand s’apprête à remettre ça pour les Championnats du monde organisés dans les eaux de la cité-Etat.
Avec toutefois un menu plus modeste puisque cette semaine, le Français a prévu de s’aligner uniquement sur deux distances : les 200 et 400 m quatre nages. «C’était le bon moment pour alléger un peu après les Jeux et me relancer tranquillement», a justifié le héros des JO aux médias du monde entier samedi, veille du début de la compétition. «J’essaie de rester calme. L’approche va être un peu différente cette fois […], ça me permettra de respirer un peu.»
Le programme a beau être plus léger, les ambitions restent élevées pour le Toulousain qui, après celui du 400 m quatre nages, rêve de s’emparer du record du monde de la distance inférieure. «Bien sûr que j’ai envie de battre le record du 200 m quatre nages. Je ne sais pas si ce sera dans quelques jours ou dans quelques années, mais ma curiosité me pousse à disputer ces courses, à chercher à aller plus vite», assume le Français.
A Paris, Marchand avait frôlé le chrono de l’Américain Ryan Lochte (1 min 54 sec 00) d’un rien, à seulement 6 centièmes de secondes. Analyse faite de sa course, il en avait alors conclu que la dernière longueur lui avait coûté le record. Comprendre : «Ce qui a fait la différence, c’était mon crawl. Alors j’ai vraiment travaillé dessus.»
En début d’année, l’élève de Bob Bowman s’est donc envolé pour l’Australie, où il s’est abreuvé des conseils d’une autre figure des bassins, Dean Boxall, illustre coach de natation connu pour son expertise du crawl. Revenu aux Etats-Unis et malgré des blessures qui ont tronqué sa reprise, le Français a pu constater ses progrès en la matière. «Aujourd’hui, je suis plus puissant, plus stable, je prends plus d’eau, ma tête tourne moins, estime-t-il. J’espère pouvoir utiliser tout ça dans mon 200 m quatre nages.»
Outre le crawl, le quadruple champion olympique a également identifié le dos comme point faible relatif. «Léon continue d’évoluer, s’est félicité son entraîneur toulousain, Nicolas Castel. Ce sont des choses que j’ai constatées assez vite lors du stage de préparation à Jakarta.»
«Il y avait une évolution technique. En dos, je trouve qu’il a un bateau plus solide, une tête davantage fixée, ce qui lui donne un meilleur alignement, une meilleure efficacité. Et on retrouve ces qualités-là en crawl, a analysé Castel, qui le suit depuis qu’il est enfant. Je peux dire qu’il a progressé sur ces deux nages, mais il ne s’est pas contenté de travailler ces deux-là : il a aussi continué à travailler le papillon et la brasse.»
A 23 ans, Léon Marchand possède de toute façon une importante marge de progression, estiment ses entraîneurs. «Paris, ce n’est pas son apogée, affirme Castel. Il peut encore progresser sur plein de petites choses : des transitions, des reprises de nage… C’est très fin aujourd’hui, mais il continue de gagner en puissance, en vitesse. Il se perfectionne. Il reste curieux, il a envie de tester des nouveautés, d’explorer d’autres pistes.» Premier aperçu du prototype 2025 dès ce mercredi matin, lors des séries du 200 m quatre nages, à partir de 11 heures (5 heures, heure de Paris).
Libération