Léon Marchand et Maxime Grousset, moteurs de l’équipe de France de natation aux Mondiaux de Singapour

Un an après la ferveur des Jeux olympiques de Paris 2024, c’est à l’autre bout de la planète que l’équipe de France de natation goûte à nouveau à une compétition internationale d’envergure, à l’occasion des Mondiaux qui se déroulent du 27 juillet au 3 août à Singapour. Les vingt-sept athlètes tricolores en lice ont rallié la cité-Etat asiatique dans la semaine, après une dizaine de jours de stage à Djakarta, en Indonésie.

Ils devaient être initialement vingt-huit, mais le passage par la capitale indonésienne a provoqué le forfait de dernière minute de Cyrielle Duhamel, engagée sur le 200 m 4 nages et le 400 m 4 nages, victime d’une intoxication alimentaire. C’est une chance en moins de briller pour des Bleus, qui espèrent faire au moins aussi bien qu’en 2023, à Fukuoka, au Japon – de nombreux nageurs ayant fait l’impasse sur l’édition 2024, à Doha (Qatar), pour mieux préparer les JO.

Dans l’archipel nippon, la France avait terminé à la quatrième place du classement des médailles, derrière l’Australie, les Etats-Unis et la Chine. En l’absence de Florent Manaudou, qui a mis sa carrière entre parenthèses après les Jeux, Léon Marchand et Maxime Grousset portent l’essentiel des ambitions tricolores. Au Japon, les deux hommes avaient signé les six podiums des Bleus – trois chacun.

A Singapour, pour son premier grand rendez-vous depuis les Jeux, Léon Marchand a décidé de faire l’impasse sur le 200 m brasse et le 200 m papillon, spécialités dont il est pourtant champion olympique en titre. Le Toulousain a décidé de se concentrer sur le 400 m 4 nages et le 200 m 4 nages, les deux autres courses sur lesquelles il s’est paré d’or à Paris. En conférence de presse, le 26 juillet, l’athlète n’a pas fait mystère de son « envie » d’aller chercher le record du monde sur le 200 m 4 nages, dont la meilleure marque est détenue, depuis 2011, par l’Américain Ryan Lochte (1 min 54 s). L’été dernier, dans le bassin de La Défense Arena, à Nanterre, il l’avait frôlée, en 1 min 54 s 06. Il commencera ses Mondiaux avec les séries sur cette distance, mercredi 30 juillet.

Triple médaillé au Japon, mais privé de podium individuel aux JO, Maxime Grousset entend bien se rattraper à Singapour. D’autant que le Néo-Calédonien a épaté lors des championnats de France de Montpellier, en juin, avec deux records de France à la clé, sur le 50 m papillon et le 100 m papillon. Considéré comme l’un des favoris sur ces spécialités, le nageur de 26 ans a même réalisé la meilleure performance mondiale de l’année sur 100 m papillon (50 s 11). « J’en ai encore sous le pied. L’objectif sera les 49 secondes la prochaine fois », avait-il alors lancé.

Maxime Grousset peut viser un second titre mondial sur cette distance, après celui décroché aux Mondiaux de 2023, d’autant que le champion olympique de la spécialité, le Hongrois Kristof Milak, ne sera pas présent à Singapour. En revanche, il devra réaliser un petit exploit pour se glisser sur le podium du 50 m nage libre ou du 100 m nage libre, où la concurrence est très relevée, avec notamment la présence du Chinois Pan Zhanle et du Roumain David Popovici.

Dans sa quête de médailles, la France pourrait aussi compter sur Anastasiia Kirpichnikova, médaillée d’argent aux Jeux de Paris sur 1 500 m nage libre. La présence de la nageuse de 25 ans lors de ces championnats n’était pourtant pas garantie il y a quelques mois. Après les JO, Anastasiia Kirpichnikova s’est accordé une longue pause. « J’ai fait la fête toutes les nuits pendant deux mois », racontait-elle à L’Equipe en mai.

De retour à l’entraînement en février, elle a participé aux championnats de France à Montpellier, en juin, et l’a notamment emporté sur sa distance fétiche, en réalisant la sixième meilleure performance mondiale de l’année (15 min 55 s 27). « Je suis un peu [étonnée] d’avoir fait moins de seize minutes, c’est vraiment pas mal pour la période. Au Giant Open [à Saint-Denis, en mai], j’ai nagé en 16 min 22 s, donc j’ai gagné trente secondes. Il reste cinq semaines de travail, donc j’espère nager encore plus vite [aux Mondiaux] », expliquait-elle alors.

Au vu des performances en cette année post-olympique, l’équipe de France ne s’imagine pas placer beaucoup d’autres nageurs sur le podium lors des courses individuelles à Singapour. Elle pourrait en revanche compter sur les relais, qui avaient offert à la délégation tricolore une médaille de bronze à Paris, sur 4 × 100 m 4 nages masculin. Pour cela, les Bleus devraient profiter de la participation non négligeable de Léon Marchand, qui a annoncé, samedi, s’être rendu disponible pour le 4 × 200 m nage libre et vouloir disputer, si possible, le 4 × 100 m 4 nages.