Le RCT débute sa préparation par une défaite... et une large revue d'effectif

Pour sa première sortie de la saison, Pierre Mignoni avait fait le choix d’aligner deux équipes "mixtes", pour paraphraser le coach. Si son premier XV a largement tenu la baraque et a même mené face à Perpignan à la pause (14-10), le second, bien plus jeune et inexpérimenté, a fini par craquer. Au final? Sept essais encaissés et un score fleuve, 50-19. Mais pas de quoi baisser la tête. "Le score est un peu lourd, surtout au vu de notre première mi-temps, analyse Pierre Mignoni. On savait qu’on allait un peu souffrir sur la seconde période, mais peut-être pas comme ça. Ils ont fait entrer du lourd, nous, on avait fait le choix de la jeunesse. Certains ont vraiment tenu leur rang. Il faut voir le positif même si, au niveau du Top 14, on ne peut pas être indisciplinés comme on l’a été."
Avant d’exploser au cœur d’Aimé-Giral, Toulon a montré que même avec trois petites semaines de préparation, il en avait sous la pédale. A l’image d’un Gaël Dréan, incroyable. Son dernier match avec le RCT remontait au 10 mai. Grand absent de toute la fin de saison pour raisons personnelles, l’ailier breton a prouvé qu’il avait faim. Et surtout qu’il était sacrément en forme. Lancé après une initiative de Rayan Rebbadj sur ses 22mètres et décalé par une jolie passe poignet d’Antoine Frisch, Gaël Dréan fait parler la poudre. Quatre adversaires éliminés plus tard et 40mètres avalés, il fait jouer… jusqu’à ce que Mercer termine dans l’en-but. Vraiment en jambes, l’ailier remettra le couvert à la 19e minute, avec une percée plein axe (finalement non gagnante). Il trouvera la faille à la 24e minute, après une percussion tranchante de Swan Rebbadj. Impossible à rattraper, Gaël Dréan s’écroulera dans l’en-but catalan (3-14).
Rebbadj, Frisch, Mercer et Ferté en vueSur cette première période, le Lorientais de naissance n’est pas le seul en forme. Justement, son capitaine, Swan Rebbadj, décisif sur l’essai, impressionne. Frais physiquement, en forme, disponible et dominateur, le seconde ligne a répondu présent. Tout comme Antoine Frisch, longtemps blessé la saison dernière, et très propre et créatif sur ses 40 minutes disputées. Ses deux offloads (dont un menant au premier essai) en sont le symbole.
Du côté des recrues, vendredi soir à Aimé-Giral, on peut noter la belle prestation de Zach Mercer. Star du recrutement toulonnais, l’international anglais (28 ans, 2sélections) n’avait plus disputé de match officiel depuis le 30 novembre 2024 avec Gloucester. Libéré de ses pépins au genou, il a montré qu’il en avait sous le pied. Marqueur et décisif en numéro 8 en première période, il s’est mué en flanker expérimenté sur la seconde. À revoir très vite. Tout comme Mathis Ferté, seul Toulonnais auteur de 80 minutes vendredi soir. S’il a alterné le bon et le moins bon par moments, il "pue vraiment le rugby", dixit l’un de ses coéquipiers au cœur du vestiaire.
Plutôt propre et carré sur ses 35 premières minutes, Toulon a fini par exploser à la suite du carton jaune de Fabio Zingone. Auteur d’un bon début de match, le jeune seconde ligne s’est fait attraper par la patrouille au bord d’un maul dynamique avant la pause. Au total, en seconde période, le RCT encaissera six essais, 40 points… et n’en marquera que cinq, par l’intermédiaire de Swan Rebbadj. "Notre seconde période est un peu à l’image du carton jaune, débriefe Pierre Mignoni. On tombe dans l’indiscipline et ça finit par nous tuer."
Toulon s’incline lourdement. Mais l’essentiel n’est peut-être pas là. Oui, après trois semaines de préparation, Toulon n’est pas encore prêt. Et c’est bien normal. Mais hier, dans le vent de Perpignan, les Varois ont aussi montré qu’ils pouvaient être joueurs en première période. Et bien que malmené, Pierre Mignoni a aussi montré que son RCT de demain a des jeunes. Pas encore prêts à être lancés dans le grand bain du Top 14, mais des jeunes qui ne demandent qu’à grandir. C’est désormais aussi ça, Toulon.
Var-Matin