Loi Duplomb : le Conseil constitutionnel met partiellement son veto

Le Conseil constitutionnel a décidé de censurer, jeudi 7 août, la réintroduction de l'acétamipride, un pesticide au cœur de la polémique. Une victoire pour les écologistes, une défaite pour les agriculteurs.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.
Les sages ont tranché. Les opposants à la loi Duplomb réunis devant le Conseil constitutionnel sont satisfaits. L'acétamipride, l'insecticide controversé, ne sera pas réautorisé en France au nom du respect de l'environnement. "Évidemment, un sentiment de victoire. La mobilisation citoyenne a payé", s'exclame un opposant à cette loi devant le Conseil constitutionnel à Paris ce jeudi, alors qu'un autre est plus mesuré : "Ce n'est qu'une victoire d'étape, parce que le texte reste et son intention demeure. Et son intention, encore une fois, c'était d'accélérer vers plus de productivisme".
La pression de l'opinion a-t-elle pesé sur la décision ? Une pétition contre l'acétamipride avait recueilli plus de 2 millions de signatures sur le site de l'Assemblée nationale, un record. Sur les réseaux sociaux, les opposants à la loi Duplomb expriment ce soir leur satisfaction. "Victoire du droit pour un environnement sain", "Merci la République", "L'une des rares bonnes nouvelles de cet été !", peut-on lire sur les réseaux sociaux.
Agnès Pirra, 51 ans, a signé la pétition, elle est ravie : "C'est super, il y a un peu d'espoir. C'est important, il ne faut pas qu'on revienne en arrière. C'est vrai que la France a pris de bonnes décisions concernant les insecticides par rapport à l'Europe. Il faut maintenir, même si ça peut être difficile pour les agriculteurs".
Le Conseil constitutionnel a retenu le principe de prévention, le caractère dangereux avéré de la molécule, et donc censuré son usage au long cours. L'acétamipride était réclamé par certains producteurs de noisettes ou de betteraves pour lutter contre la jaunisse véhiculée par les pucerons et s'aligner sur la concurrence européenne, où la molécule est autorisée.
Pour Alexis Hache, betteravier de l'Oise, la potion est amère. "La conséquence directe, ça va être une réduction drastique des surfaces et il va falloir que le gouvernement prévoit des plans sociaux à l'avenir parce que la production en France va être extrêmement compliquée", estime-t-il. Plusieurs organisations agricoles appellent ce soir à se mobiliser. L'histoire de la loi Duplomb n'est peut-être pas terminée.
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