Le jour où l’intimité artificielle mettra fin à la guerre des sexes, par Luc Le Vaillant
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La guerre des sexes est terminée. Si, si, je vous assure. Et j’avoue qu’elle ne manquera pas au pacifiste mélangiste que je suis.
L’artificialisation de l’intimité et la numérisation de la sexualité devraient renvoyer chacun à sa masturbation sentimentale, à son miroir qu’il biseautera à sa guise et à sa glace teintée de solitude rassurante. Les agents conversationnels, dont la montée en gamme semble irrépressible (1), feront office de partenaires amoureux jamais désobligeants et de coachs en développement libidinal scrupuleusement gnangnans. Des robots humainement ressemblants et sexuellement complaisants feront l’affaire jusqu’à complète satisfaction et sans récriminations postérieures d’aucune sorte. Des exosquelettes à quéquettes et zézettes actionneront des terminaisons tentaculaires ou ovoïdes, à choisir sur catalogue. Les interfaces seront devenues tellement performantes qu’elles seront capables de créer des jubilations en vases clos qui éviteront la recherche d’une altérité forcément perturbante.
«Il n’y a pas de rapport sexuel», la fameuse phrase de Jacques Lacan, trouvera enfin sa réalisation pleine et entière. Le psy à cigarillo et à lavallière vou
Libération