Notre-Dame-du-Peuple: un livre plein de mystère à Draguignan

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Notre-Dame-du-Peuple: un livre plein de mystère à Draguignan

Notre-Dame-du-Peuple: un livre plein de mystère à Draguignan

A l’occasion, il y a quelques jours, du retour des Grandes-Orgues et du tableau intitulé Le Vœu de Louis XVI du peintre Carlo-Maria Viganoni en l’église Saint-Michel à Draguignan, un autre évènement, plus discret, a ponctué le riche calendrier paroissial dracénois: la sortie du livre de Anne-Catherine David ayant pour objet l’église Notre-Dame-du-Peuple dont la statue éponyme ne s’est pas toujours appelée ainsi...

Cette dernière a célébré son demi-millénaire d’existence avec une mémorable exposition en ses murs en décembre dernier (voir notre article du 6 décembre 2024).

Interview de la commissaire d’exposition devenue enquêtrice, aidée des Archives départementales et municipales.

Qu’est-ce qui vous a décidé à écrire ce livre?

Le père Dieudonné Massoma, curé de la paroisse, m’a proposé à Noël 2023 de relater l’histoire. Il connaît mon implication dans la paroisse. Le seul ouvrage connu est un tout fascicule datant de la fin du XIXe. On pensait qu’il avait été par un anonyme mais j’ai retrouvé son auteur: il s’agit du prêtre de Draguignan François Laugier.

Vous avez adhéré au projet tout de suite?

J’ai dit oui mais je n’ai commencé mes recherches qu’en février 2024. J’ai sollicité Françoise Grosjean, de la Société d’études scientifiques et archéologiques. Elle m’a fait rencontrer la petite-fille d’un sculpteur, Vincent Ruoppolo, celui qui a créé tous les lambris du chœur dans les années 30. Cela m’a permis de m’imprégner de l’histoire de la Vierge Marie, qui est le fondement de cette église, depuis son apparition, il y a 500 ans.

Quelle valeur a cette église par rapport aux autres?

C’est une église populaire, qui a longtemps été hors-les-murs. Il s’agit d’un lieu d’accueil pour les croyants et les non-croyants, les habitués et les anonymes. Ils viennent chercher de la consolation, l’apaisement, l’espoir. J’y ai fait de belles rencontres que je n’aurais pas faites si ce n’était pas dans ce cadre-là.

On y trouve de très nombreux ex-votos. Pourquoi?

Les ex-votos sont des plaques de remerciement pour un vœu exaucé. Après des accidents, des maladies, des chutes, des naufrages ou pour mettre un défunt sous la protection de la Vierge Marie.

Les documents ne sont pas légion sur cette église...

C’est vrai. Nous avons des historiens locaux, comme Frédéric Mireur ou Raymond Poulle qui l’évoquent mais seulement au détour d’un sujet. Ici, on a un puzzle immense à remplir.

Vous avez tout de même fait de belles découvertes...

Bien sûr. Je pense à une médaille frappée en 1854 représentant l’Immaculée Conception d’un côté et l’église de l’autre. Je ne trouvais rien. Et un soir, une amie m’envoie une photo en me disant: "Elle est là ta médaille." Elle se trouvait dans un jardin dracénois, près du col de l’Ange. C’est là que je me suis dit que mon travail était terminé.

C’est peut-être le mystère dracénois le plus épais. En 1974 (la date exacte n’est pas connue), un incroyable cambriolage est survenu au nez et à la barbe de tous. "Ce sont des personnes âgées qui me l’ont raconté, explique Mme David. Tout s’est passé à l’heure du déjeuner alors que des gens étaient soit assis devant la porte de leur maison, soit derrière leur fenêtre."

Alors que tout le monde garde un œil sur leur église, un "camion blanc" s’approche et stationne devant l’église. Des hommes en descendent et entament des allers et retours dans le lieu de culte, et chargent leur moyen de transport d’ex-voto, de tableaux, de médaillons... Une centaine au total.

"Nettoyage? Restauration? Une action de la mairie? De la paroisse? C’était tellement gros que personne n’a songé à leur demander pourquoi ils emportaient les œuvres."

Et de poursuivre: "Le soir, le curé trouve un bâtiment vide. Bien évidemment, des témoins, il y en a plein! Tout le monde a vite compris que c’était un vol."

Depuis, silence radio.

"Pour ma part, je n’ai trouvé aucun article de journal relatant ce vol mais le maire actuel veille à ce que ce sujet ne soit pas clos."

Un inventaire photographique, propriété de la mairie, recense les œuvres figurant avant le vol. Il s’ajoute au répertoire de 1906.

Une base de travail pour de futurs chercheurs de trésor? Peut-être. Des reproductions alimentent l’ouvrage de Anne Catherine David, qui se plaît à rêver que les œuvres existent bel et bien quelque part. "Peut-être qu’une personne a la chance de les voir chaque jour."

Var-Matin

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