Natalie Dessay dans « Sweeney Todd », une performance aussi tranchante que haute en couleur

Ça zigouille à tout-va dans la boutique du barbier Sweeney Todd ! Une fois les gorges tranchées au rasoir, le fauteuil bascule les corps dans un four d’où ils ressortent transformés en farce à tourtes qui feront la fortune de la truculente Mrs. Lovett. Double entreprise criminelle, donc, qui part d’une vengeance, celle de Sweeney Todd, alias Benjamin Barker, dont la femme fut autrefois violée par l’abominable juge Turpin, qui enlève aussi sa fille et la réduit à l’objet de ses désirs pervers.

Opéra ? Comédie musicale ? Selon Stephen Sondheim lui-même : « Opérette noire (dark operetta) est le terme le plus proche que je trouve (…), en réalité, “Sweeney Todd” est un film conçu pour la scène. » Sondheim puise son inspiration dans les musiques de Bernard Herrmann, le compositeur préféré d’Alfred Hitchcock, mais aussi de John Brahm (« Hangover Square », 1945). « Macbeth », « Titus Andronicus », de Shakespeare, l’intéressent pour leur comb…