Fernanda Melchor, figure de proue de la littérature mexicaine contemporaine

À 42 ans, Fernanda Melchor est devenue l’une des autrices phares de la littérature mexicaine, particulièrement dynamique ces dernières années. “Ici, c’est pas Miami”, l’un de ses premiers ouvrages, sur son État natal de Veracruz, vient d’être traduit en français.
Son nom revient presque systématiquement lorsqu’il s’agit d’évoquer la littérature contemporaine latino-américaine. Car la Mexicaine Fernanda Melchor est l’une des figures de proue de cette scène littéraire très dynamique, portée notamment par des écrivaines. Après avoir traduit La Saison des ouragans et Paradaïze, parus en espagnol en 2017 et 2021, les éditions Grasset proposent en français l’un de ses premiers ouvrages : Ici, c’est pas Miami, des chroniques sur l’État de Veracruz, sur la côte est du pays, dont elle est originaire.
L’autrice, féministe, est journaliste de formation. Et ce livre paru au Mexique en 2013 est né d’une enquête menée dès 2002, “sur le cas du lynchage d’un violeur dans un village isolé de son État natal. Un récit qu’elle a intégré à son recueil de chroniques”, expliquait en octobre dernier El Sol de México. Le journal se faisait l’écho d’un discours de Fernanda Melchor qui, lors d’un festival littéraire universitaire, était revenue sur son parcours.
Lors de ses études, l’autrice a travaillé au sein de la bibliothèque et des archives historiques de la ville de Veracruz et s’est alors imprégnée d’anthologies criminelles mexicaines et de collections en français appartenant à des grandes familles de la région au XVIIIᵉ siècle. “Je passais mon temps à les lire et je voulais à chaque fois reconstituer toute l’histoire, mais tout cela était en contradiction avec ce qui se passait à Veracruz. Et je pense que cela a joué lorsque j’ai voulu écrire à ce sujet, a raconté la romancière. D’ailleurs, cela se ressent dans un livre comme Ici, c’est pas Miami, qui revient toujours en arrière, replonge dans les années 1970 et 1960 et à une époque où j’étais encore une enfant et dont je ne me souviens pas. J’ai essayé de reconstituer des généalogies et des trames narratives à partir de ces histoires.”
La consécration internationale est arrivée avec La Saison des ouragans, classée parmi les 100 meilleurs livres du XXIe siècle par The New York Times. Le quotidien la compare à l’Américain William Faulkner (1897-1962) “dans sa manière baroque et souvent terriblement brutale de décrire la pauvreté, la paranoïa et le meurtre”.
Courrier International